Anatomie bousculaire et incendiaire !

La première fois que j’ai entendu Anatomie Bousculaire en concert, j’ai cru à une hallucination auditive: la progéniture de Chrissie Hynde et Marilyn Manson? Je me suis approchée et là mon hallucination a viré visuelle!
Oui, oui Jupiter avait bien trois cuisses !


« Anatomie Bousculaire », qui sur scène et qui dans les coulisses?

Anatomie Bousculaire/ Sur scène, nous sommes un trio: Cécile, chant lead & guitare, sa sœur Anne-Julie, basse et chant, et Alice notre complice, batterie & chant. En coulisse: Lyzon Pinet, notre manageuse ; Anne-Sophie , technicienne guitares et drums et Ben, notre road. Nous sommes également entourées de Sofi & Fx, webmasters et photographes, de Jacky, notre cameraman attitré et de nos parents qui sont évidemment toujours là.

Quand le groupe a t-il été créé ?
Le groupe a été créé en septembre 2000. Nous avons beaucoup travaillé. En 2001 nous avons enregistré le titre « Well I know the fucking moon » rebaptisé depuis « Rictus » pour une compilation de musique de femmes « Rebellsound ». En 2003, nous avons commencé les concerts que nous enchaînons depuis avec un plaisir grandissant. Enfin le contact avec le public!

Comment se passe la création d’un titre?
Cécile écrit les textes et les mélodies, dans un ordre ou dans l’autre. Ensuite nous faisons les arrangements toutes les trois. Mais de nombreuses idées naissent d’improvisations en répet. Chaque morceau a sa propre histoire…

Les groupes de femmes ont vite fait de se retrouver «référence lesbienne». Comment comptez-vous échapper à ce ghetto pour être un groupe de Rock d’abord, un groupe de femmes ensuite?


Nous sommes un groupe de rock d’abord… Nous sommes des femmes d’abord…Mince, mais là, c’est « la grenouille qui se mord la joue » ! Sincèrement, tout cela est-il vraiment dissociable ? Nous n’avons pas d’autres prétentions que de développer notre univers musical, poétique, artistique, esthétique, sexuel, politique, etc. Nous ne cherchons à échapper à rien. Etre lesbiennes ne nous empêche pas d’avoir envie de communiquer avec le reste du monde, bien au contraire… et nous ferons tout pour que l’inverse soit réciproque.

La précision «power trio féminin» laisse passer une dimension militante du groupe. Etes-vous dans une mouvance féministe?
En musique, le terme « power trio » désigne un trio rock guitare – basse– batterie et en l’occurrence nous sommes trois filles.
L’expression de notre féminisme prend corps avant tout dans nos textes, notre musique et notre vie.


A quel groupe aimeriez-vous être comparées?
Nos influences, dans le désordre, sont : Dead can Dance, Marilyn Manson, Siouxsie & the Banshees, Nirvana, Patti Smith… la liste est tellement longue !

A quel groupe détesteriez-vous être comparées?
On préfère toujours parler des gens et des choses que l’on aime. Nous n’avons pas d’énergie à perdre avec le déni. On peut ne pas aimer mais respecter le travail des autres, pour autant on n’est pas obligé de l’écouter !
Racontez-nous votre rencontre et la naissance de votre groupe:
Anne-Julie: J’ ai commencé le piano à 7 ans … et je faisais aussi de la danse classique. Welcome to Barbieland !
Cécile : Alice frappait déjà les plus petits qu’elle et « les peaux de vache » à la récré… Bilan: on l’a collée à la batterie! Et moi j’ai commencé la trompette à 7 ans… J’avais vu John Wayne jouer du clairon dans un western. Au fait, Anne-Julie et moi avons toujours eu l’envie de faire de la musique, notre papa étant lui-même musicien. Mais pour nous, la musique c’est avant tout une aventure humaine et pour former un groupe il nous manquait « la » complice, la personne qui ferait respirer notre univers… Alice. La symbiose de notre trio a été un véritable déclic. Il nous est apparu comme une évidence: nous étions enfin prêtes à nous lancer dans cette aventure.
Enfin trois! Mais bon, on ne va pas vous refaire la théorie du « Triangle Inversé » !!!

Comment trouvez-vous la scène Rock française aujourd’hui?
Médiatiquement dépeuplée. Il existe pourtant un véritable vivier, une réelle énergie rock en France.
Certaines de vos chansons sont teintées d’un érotisme qui réhabilite le rapport de la femme au corps. C’est un sujet-phare ou juste un passage hormonal dans votre carrière?
Merci pour cette interprétation… C’est exactement de cela dont il s’agit ! Rassurez-vous, ce n’est pas qu’un passage hormonal mais bel et bien une obsession qui n’est pas prête de s’éteindre !

Quel est votre sujet de prédilection?
La poésie évidemment … à l’exception d’Alice qui ne pense qu’au sexe !
Je ne vous demande pas si vous êtes disponibles de coeur (manageuse comprise)?
Alors nous ne vous répondrons pas… (manageuse comprise) !!!
La fée Clochette apparaît devant vous: faites trois voeux.
Trois vœux par personne ???
- Comme tout artiste, vivre de et par notre musique (x3).
- Travailler en équipe avec les gens que l’on aime (x3) […On n’arrive à rien tout seul…]
-Que l’amour qui nous unit toutes les trois continue de nous épanouir… Oxydo : Amen

Ciel, tous mes enfants sont gays !

Comment expliquer que, dans une même famille, il y ait plusieurs enfants homosexuels? Voilà une question qui renvoie immédiatement à une autre: naît-on gay? L’idée que l’homosexualité soit prédéterminée génétiquement a souvent poussé les chercheurs à s’intéresser aux familles où il y a plusieurs homos.
L’étude des jumeaux monozygotes suffirait à démentir l’idée d’une prédétermination génétique de la sexualité : avec un patrimoine génétique 100% identique, on s’attendrait à ce que les vrais jumeaux aient à chaque fois la même orientation sexuelle. Or, dans l’étude de Bailey et Pillard, seulement 52% des frères s’avèrent tous les deux homosexuels. Cette étude, comme toutes celles qui lui ont succédé, prouve que la piste biologique est bancale. On s’étonne d’ailleurs de cet acharnement à vouloir expliquer scientifiquement les raisons de l’homosexualité. L’idée d’isoler un gène comme on isole un germe pathogène de l’homosexualité en filigrane des courbes et des statistiques me donne la nausée.
Il est important de ne pas s’égarer dans les méandres comptables de la science pas toujours bien intentionnée quand il s’agit d’homosexualité, mais d’ écouter plutôt les témoignages de celles et ceux qui vivent cette situation.
D’abord les parents: la première réaction des parents, quand leur moutard leur annonce au beau milieu du déjeuner dominical son homosexualité, est de se demander ce qu’ils ont bien pu faire pour mériter ça. Où ont-ils fauté? Et il faut souvent attendre des semaines, des mois, voire des années avant qu’ils ne se défassent de cette culpabilité injustifiée. Alors, vous imaginez bien que, quand le petit dernier déboule et annonce que lui aussi est homo, la pintade qui vient d’être engloutie ne demande qu’à se tailler la malle des gosiers trop serrés par le choc.
Le grand frère, qui a déjà fait les frais en s’outant le premier après des mois de tergiversation, hésite entre la joie de ne plus se sentir isolé et l’envie d’étrangler le p’tit qui s’engouffre dans la brèche creusée par des torrents de larmes.

Samia, Nora: une annonce en chœur

J’ai découvert le soir de ma première sortie dans une boîte homo que ma soeur Nora était aussi lesbienne et qu’elle écumait joyeusement les lieux gays lillois depuis plus d’un an. C’était un choc pour moi ! Dès qu’elle m’a aperçue, elle est venue me demander ce que je foutais là avec ses yeux qui sortaient de la tête. J’ai cru qu’elle allait m’étrangler. Elle m’a fait sortir de la boite en me broyant l’épaule et m’a traînée dans une espèce de PMU pour qu’on s’explique. Le ton est monté , elle m’a même menacée de le dire aux parents si je ne me «calmais pas».
Nous avons réussi à en parler calmement un mois plus tard. On a décidé de l’annoncer aux parents en même temps. On s’est dit qu’ils ne survivraient pas à deux annonces différées!
Bizarrement, mon père l’a bien pris sur le coup et ma mère a hurlé: «on a jeté un sort à notre famille!»
Pendant plusieurs jours, elle a expérimenté marabout, voyante…Elle a essayé le coup du sel qu’elle tournait au dessus de nos têtes sept fois dans un sens, puis sept dans l’autre. Elle a fait fondre du plomb dans une louche qu’elle a refroidi dans l’eau, pour nous montrer les soi-disant paires d’yeux qui s’y trouvaient. J’ai découvert à quel point ma mère croyait à ces choses-là. Dieu sait ce qu’elle continue à faire encore aujourd’hui.
Mon père, qui semblait super cool sur le coup, avait en fait juste pris sur lui pour désamorcer maman. Une semaine plus tard, il nous a mises à la porte pour revenir nous chercher un matin avec des Mc Morning. Il a dit : «C’est peut-être mieux comme ça. Je craignais que vous ne tombiez entre les mains de connards. Les femmes au moins, elles ne vous feront aucun mal».

Liliane, mère de deux homos


Thierry est l’aîné de mes trois enfants. J’ai découvert qu’il était homosexuel le jour où je suis tombée sur un mot qu’il avait oublié dans son jean. Un mot qu’un certain François lui avait griffoné sur la carte de visite d’un bar «interdit aux filles». Je n’ai rien dit. J’étais effondrée. J’ai pris contact pour la première fois de ma vie avec un psy qui m’a aidée à me débarrasser de l’idée que moi ou son père étions à l’origine de son orientation. J’ai gardé le silence pendant tout ce temps. Ce qui fait que le jour où il me l’a annoncé parce qu’il était amoureux, (ce n’était d’ailleurs pas le François du mot) j’étais préparée.
Il était très heureux de ma réaction. Il a ri quand je lui ai suggéré d’être bi, histoire de ne pas passer à côté de la paternité.
Quatre ans plus tard, Jérémy, le petit dernier, m’a annoncé en présence de son père, qu’il n’était pas attiré par les filles. Là, le sol s’est dérobé sous mes pieds, et les mois de psychanalyse se sont évaporés en un clin d’œil. Je voulais mourir… Plus rien ne pouvait m’enlever de la tête l’idée qu’on leur avait transmis par les gènes ou par l’éducation quelque chose de mal. Mon mari a pris un studio en ville, et moi je me suis retrouvée avec une dépression. J’ai pris petit à petit conscience que ce qui pouvait arriver de pire à une mère, c’était de perdre ses enfants ou de les voir souffrir d’une maladie incurable. Ce n’était pas le cas de mes petits et quelles que soient les raisons de leur homosexualité, Je remercie le ciel qu’ils soient près de moi.


Remerciements à Marina et à ses amis pour nous avoir permis de recueillir ces témoignages.


Jodie et Ryan à la Gay Pride

J’ai quitté mon mari deux ans après la naissance de Ryan, fatiguée d’être avec un homme qui pensait que le rôle du père commence le jour où son fils commence à jouer au foot. J’ai succombé quelque mois plus tard au charme de Nathalie, la baby-sitter. Elle était de 14 ans ma cadette et m’a montré toutes ces choses qui font qu’une vie peut être plus qu’un simple passage sur terre.
Nous avons élevé Ryan ensemble dans un petit village. Pour ses seize ans, nous avons déménagé dans la banlieue londonienne. Mon fils a commencé à sortir tous les soirs et rentrait quelquefois avec un garçon. J’ai commencé à m’alarmer sérieusement quand je le croisais le matin en train de déjeuner en slip avec son copain. Il comptait sérieusement sur ma compréhension. Je me demande même parfois s’il ne pense pas que je suis fière de lui parce qu’il est gay. Pour moi, c’était complètement cauchemardesque! Je me suis retrouvée comme beaucoup de mamans à chialer sur les petits-enfants que je n’aurais pas. Je voulais lui en parler mais Nathalie m’a dissuadée en me mettant face à ma réalité «trouble». Sans l’appui de ma compagne, je pense que je me serais tapé la tête contre les murs jusqu’à l’agonie. Car, voyez-vous, je me sentais responsable de l’avoir élevé dans un environnement où les repères étaient trop élastiques. J’ai compris beaucoup de choses sur moi et plus généralement sur l’espèce humaine. Depuis Nathalie s’est démerdée pour me faire rencontrer d’autres parents dans la même situation qu’elle a dû dénicher sur le net. J’ai fait beaucoup de chemin depuis. Mon fils est parti vivre avec son copain à Oslo et nous sommes à nouveau très proches.

Ciel, tous mes enfants sont gays !

Comment expliquer que, dans une même famille, il y ait plusieurs enfants homosexuels? Voilà une question qui renvoie immédiatement à une autre: naît-on gay? L’idée que l’homosexualité soit prédéterminée génétiquement a souvent poussé les chercheurs à s’intéresser aux familles où il y a plusieurs homos.
L’étude des jumeaux monozygotes suffirait à démentir l’idée d’une prédétermination génétique de la sexualité : avec un patrimoine génétique 100% identique, on s’attendrait à ce que les vrais jumeaux aient à chaque fois la même orientation sexuelle. Or, dans l’étude de Bailey et Pillard, seulement 52% des frères s’avèrent tous les deux homosexuels. Cette étude, comme toutes celles qui lui ont succédé, prouve que la piste biologique est bancale. On s’étonne d’ailleurs de cet acharnement à vouloir expliquer scientifiquement les raisons de l’homosexualité. L’idée d’isoler un gène comme on isole un germe pathogène de l’homosexualité en filigrane des courbes et des statistiques me donne la nausée.
Il est important de ne pas s’égarer dans les méandres comptables de la science pas toujours bien intentionnée quand il s’agit d’homosexualité, mais d’ écouter plutôt les témoignages de celles et ceux qui vivent cette situation.
D’abord les parents: la première réaction des parents, quand leur moutard leur annonce au beau milieu du déjeuner dominical son homosexualité, est de se demander ce qu’ils ont bien pu faire pour mériter ça. Où ont-ils fauté? Et il faut souvent attendre des semaines, des mois, voire des années avant qu’ils ne se défassent de cette culpabilité injustifiée. Alors, vous imaginez bien que, quand le petit dernier déboule et annonce que lui aussi est homo, la pintade qui vient d’être engloutie ne demande qu’à se tailler la malle des gosiers trop serrés par le choc.
Le grand frère, qui a déjà fait les frais en s’outant le premier après des mois de tergiversation, hésite entre la joie de ne plus se sentir isolé et l’envie d’étrangler le p’tit qui s’engouffre dans la brèche creusée par des torrents de larmes.

Samia, Nora: une annonce en chœur

J’ai découvert le soir de ma première sortie dans une boîte homo que ma soeur Nora était aussi lesbienne et qu’elle écumait joyeusement les lieux gays lillois depuis plus d’un an. C’était un choc pour moi ! Dès qu’elle m’a aperçue, elle est venue me demander ce que je foutais là avec ses yeux qui sortaient de la tête. J’ai cru qu’elle allait m’étrangler. Elle m’a fait sortir de la boite en me broyant l’épaule et m’a traînée dans une espèce de PMU pour qu’on s’explique. Le ton est monté , elle m’a même menacée de le dire aux parents si je ne me «calmais pas».
Nous avons réussi à en parler calmement un mois plus tard. On a décidé de l’annoncer aux parents en même temps. On s’est dit qu’ils ne survivraient pas à deux annonces différées!
Bizarrement, mon père l’a bien pris sur le coup et ma mère a hurlé: «on a jeté un sort à notre famille!»
Pendant plusieurs jours, elle a expérimenté marabout, voyante…Elle a essayé le coup du sel qu’elle tournait au dessus de nos têtes sept fois dans un sens, puis sept dans l’autre. Elle a fait fondre du plomb dans une louche qu’elle a refroidi dans l’eau, pour nous montrer les soi-disant paires d’yeux qui s’y trouvaient. J’ai découvert à quel point ma mère croyait à ces choses-là. Dieu sait ce qu’elle continue à faire encore aujourd’hui.
Mon père, qui semblait super cool sur le coup, avait en fait juste pris sur lui pour désamorcer maman. Une semaine plus tard, il nous a mises à la porte pour revenir nous chercher un matin avec des Mc Morning. Il a dit : «C’est peut-être mieux comme ça. Je craignais que vous ne tombiez entre les mains de connards. Les femmes au moins, elles ne vous feront aucun mal».

Liliane, mère de deux homos


Thierry est l’aîné de mes trois enfants. J’ai découvert qu’il était homosexuel le jour où je suis tombée sur un mot qu’il avait oublié dans son jean. Un mot qu’un certain François lui avait griffoné sur la carte de visite d’un bar «interdit aux filles». Je n’ai rien dit. J’étais effondrée. J’ai pris contact pour la première fois de ma vie avec un psy qui m’a aidée à me débarrasser de l’idée que moi ou son père étions à l’origine de son orientation. J’ai gardé le silence pendant tout ce temps. Ce qui fait que le jour où il me l’a annoncé parce qu’il était amoureux, (ce n’était d’ailleurs pas le François du mot) j’étais préparée.
Il était très heureux de ma réaction. Il a ri quand je lui ai suggéré d’être bi, histoire de ne pas passer à côté de la paternité.
Quatre ans plus tard, Jérémy, le petit dernier, m’a annoncé en présence de son père, qu’il n’était pas attiré par les filles. Là, le sol s’est dérobé sous mes pieds, et les mois de psychanalyse se sont évaporés en un clin d’œil. Je voulais mourir… Plus rien ne pouvait m’enlever de la tête l’idée qu’on leur avait transmis par les gènes ou par l’éducation quelque chose de mal. Mon mari a pris un studio en ville, et moi je me suis retrouvée avec une dépression. J’ai pris petit à petit conscience que ce qui pouvait arriver de pire à une mère, c’était de perdre ses enfants ou de les voir souffrir d’une maladie incurable. Ce n’était pas le cas de mes petits et quelles que soient les raisons de leur homosexualité, Je remercie le ciel qu’ils soient près de moi.


Remerciements à Marina et à ses amis pour nous avoir permis de recueillir ces témoignages.


Jodie et Ryan à la Gay Pride

J’ai quitté mon mari deux ans après la naissance de Ryan, fatiguée d’être avec un homme qui pensait que le rôle du père commence le jour où son fils commence à jouer au foot. J’ai succombé quelque mois plus tard au charme de Nathalie, la baby-sitter. Elle était de 14 ans ma cadette et m’a montré toutes ces choses qui font qu’une vie peut être plus qu’un simple passage sur terre.
Nous avons élevé Ryan ensemble dans un petit village. Pour ses seize ans, nous avons déménagé dans la banlieue londonienne. Mon fils a commencé à sortir tous les soirs et rentrait quelquefois avec un garçon. J’ai commencé à m’alarmer sérieusement quand je le croisais le matin en train de déjeuner en slip avec son copain. Il comptait sérieusement sur ma compréhension. Je me demande même parfois s’il ne pense pas que je suis fière de lui parce qu’il est gay. Pour moi, c’était complètement cauchemardesque! Je me suis retrouvée comme beaucoup de mamans à chialer sur les petits-enfants que je n’aurais pas. Je voulais lui en parler mais Nathalie m’a dissuadée en me mettant face à ma réalité «trouble». Sans l’appui de ma compagne, je pense que je me serais tapé la tête contre les murs jusqu’à l’agonie. Car, voyez-vous, je me sentais responsable de l’avoir élevé dans un environnement où les repères étaient trop élastiques. J’ai compris beaucoup de choses sur moi et plus généralement sur l’espèce humaine. Depuis Nathalie s’est démerdée pour me faire rencontrer d’autres parents dans la même situation qu’elle a dû dénicher sur le net. J’ai fait beaucoup de chemin depuis. Mon fils est parti vivre avec son copain à Oslo et nous sommes à nouveau très proches.

Miss TIc ou le lyrisme urbain


Vingt ans que vous taguez les murs de Paris et vous restez toujours aussi tendance auprès des jeunes et des moins jeunes. Quelle est votre recette ?
Mon art est intemporel. Ce n’est pas un effet de mode. Mon travail est comme moi, il ne vieillit pas. Le monde ne va pas mieux que je sache et les messages que je passe sont toujours valables. Les années ont beau passer, je ne me calme pas.
En dessinant et en écrivant sur les murs, vous tentez de vous approprier la ville ou votre histoire ?
J’essaie de rentrer dans les mémoires. Il s’agit pour moi non pas de donner mais de rendre en communiquant aux autres du beau et du sensible.
Vous avez un rapport très affectif à la langue. Vous auriez aimé être romancière ?
Je ne crois pas… de toute façon, je n’en ai pas le talent. Je me vois plus poète que romancière. Je suis une femme d’esprit, pas une intellectuelle. Je suis plus réceptive à Bobby Lapointe qu’aux pointures de la Littérature.
Vos messages mettent en avant la féminité. Est-ce pour vous opposer à la femme-objet?
Il s’agit pour moi non d’opposer mais d’élargir. En rendant hommage à la féminité, j’exprime l’idée qu’on peut être féminine et capable de réflexion. Les féministes ont certes beaucoup apporté à la cause... mais certaines ( je pense aux Chiennes de Garde) véhiculent une niaiserie qui m’exaspère. Elles me font honte ! Avec leur discours ras- les- pâquerettes, elles n’inventent rien ! La féminité, il faut non seulement se l’approprier mais également la creuser et constamment la réinventer !
Et «Ni Putes, Ni Soumises», elles trouvent grâce à vos yeux ?
Pas depuis qu’elles ont été récupérées par le PS. D’autant plus que pour moi, le message doit être positif : il faut assumer au lieu de se justifier. Je proposerais plutôt Putes et Insoumises. Car que signifie ce slogan ? Que les putes ne seraient pas des femmes ? Je ne suis pas d’accord !
Pourtant quand vous écrivez « ni fées ni affaires » vous êtes dans la même idée ?
Pas vraiment. Car « ni fées » signifie qu’on est pas des Barbie, ni des magiciennes. Voyez, moi, je me sens plutôt sorcière ! Et quand je dis ni « affaires » , c’est de l’humour, je parle de moi, je ne suis pas une affaire !

Je vais mener une enquête auprès de vos ex pour vérifier ça. Je peux avoir leurs 2300 noms ?
- (Rires)
Avez-vous l’impression de vivre et de travailler dans le mauvais pays ?
Pas du tout. Je ne me sens pas artiste maudite mais plutôt une maudite artiste. C’est un privilège de vivre en Europe… surtout par les temps qui courent ! En plus, j’ai la chance d’avoir un public sensible qui me comprend et me suit. Je suis une artiste comblée.
Vous ne pensez pas que vous auriez eu une plus grande et plus rapide reconnaissance ailleurs ?
Sans doute. C’est vrai que les Etats-Unis, dans ce domaine, offrent plus de perspectives. Les arts plastiques restent un bastion où les femmes peinent à être reconnues. A la fin du 19ème siècle, les femmes ont affirmé leur statut en littérature, le 20ème siècle a consacré les femmes dans la musique mais exister dans les arts plastiques reste un défi…Y a encore du boulot !
Vous restez très parisienne comme artiste. Vous avez des projets ?
Pour moi, il est temps d’aller voir ailleurs. Je rêve de travailler dans d’autres pays comme l’Espagne ou le Maroc : j’adorerais m’éclater dans un souk marocain. J’ai déjà travaillé en Norvège; c’était intéressant mais je suis une fille du soleil et c’est là que je veux travailler.
Vous faites souvent allusion à la psychanalyse dans vos œuvres. Vous êtes fâchée avec les psys ?
Absolument pas! Freud et Lacan étaient pour moi des purs génies, des artistes à part entière. Je suis plutôt fâchée avec ce qu’on en fait, je veux parler de l’exercice illégal de la psychanalyse.
Pourtant quand vous écrivez « A Lacan ses lacunes », vous évoquez un peu les limites de cette science
Je suis contre la médecine du nombril. Aujourd’hui, on court voir un psy pour le moindre chagrin d’amour et la moindre difficulté. La psychanalyse est en passe de devenir un dogme qui vient s’ajouter au poids déjà écrasant des religions. Comment peut-on vouloir être heureux dans un monde malheureux ?
Ne pensez-vous pas qu’un individu heureux pourrait être le début d’une société heureuse ?
Je ne crois pas au bonheur tel qu‘il nous est présenté. Pour moi, plutôt que de chercher à être heureux, il faut commencer par essayer d’être vivant ! L’autre jour, un journaliste radio m’affirmait que je m’interdisais la maternité. Il était incapable de concevoir que je puisse simplement ne pas avoir de désir de maternité. Voyez, il y a encore du chemin...
V.J Pirate

Charlize Theron et Kate Moss amoureuses



Après avoir porté à l’écran l’homosexualité masculine avec le très réussi Brokeback Mountain, Ang Lee récidive avec cette fois-ci une histoire consacrée à l’histoire d’un coup de foudre entre deux femmes. Une femme très Riche incarnée par Kate Moss qui tombe amoureuse de la chanteuse Dusty Springfied jouée par la sans doute meilleure actrice de cette décennie : Charlize Theron .

Tender For Ever


Pourquoi Tender Forever ?
Parce que je suis fatiguée d’entendre parler d’amour. J’ai une dent contre les grosses valeurs, bien épuisées par les hippies. La tendresse est une alternative plus intéressante, c’est une façon d’être attentive aux autres.

Qu’est-ce qui a amené la bordelaise que tu es aux US ?
C’est une histoire de rencontres. Avant d’embarquer pour les US, avec des potes , on faisait des spectacles de rue à Bordeaux, ceux qui aimaient s’arrêtaient, les autres passaient leur chemin. J’étais alors webdesigner, mais j’ai vite pris conscience que c’est dans la musique que je m’éclatais le plus, une rencontre, une occasion et me voilà aux Etats-unis à enchaîner les concerts. Tout a été très très vite.
Ta musique évoque l’univers de l’enfance, quel rapport gardes-tu à l’enfance
C’est une question hyper drôle. Le côté boite à musique dont tu parles, c’est le côté krafty, c’est parce que je suis dans ma chambre, j’ei envie , je ne me soucie pas du résultat, je laisse parler l’intuition, Un morceau c’est écrit en 4 h, c’est presque par accident.
Quelles sont tes impressions quand t’a fini d’écrire un morceau.
C’est tout moi, ça me ressemble. Le côté perso peut m’être reproché.

T’es toute seule à faire ta musique et en concert. T’as pas envie d’avoir un band ?
Tender Forever est un projet très perso. Pour moi la demi mesure, ça n’existe pas. C’est comme les gens à qui on demande »est-ce que tu m’aimes » et qui répondent je ne sais pas

Une chanson comme whats going on, montre une grande vulnérabilité dans l’amour, tu as fait du chemin depuis ?
Probablement. Chaque chanson a une histoire. C’est écrit à chaud. Ce n’est pas de l’art therapy pour autant. C’est plus du romantisme exacerbé !

Tu chantes l’amour entre deux femmes avec un naturel évident. Tu n’as pas peur d‘être une chanteuse à goudous ?
Non, de toute façon, ma musique touche les personnes qu’elle touche. Si ça interpelle des lesbiennes, tant mieux mais je ne compte pas m’enfermer là-dedans. Il y a aussi des garçons qui tombent amoureux de moi, peut-être autant que les filles d’ailleurs !

Parmi les chanteuses lesbiennes, laquelle t’a marquée le plus ?
Il Y’en a pas mal. Mais Mira reste pour moi une des meilleures artistes même si en France, elle n’est pas très connue, en Angleterre et aux US. C’est une artiste avec un talent énorme et qui arrive à dépasse les carcans que sa sexualité aurait pu lui imposer. Ce quelle est transpire dans ce qu’elle fait mais elle ne focalise pas sur ça.

Quel est le sex symbol absolu pour toi ?
Prince, c’est la plus grande lesbienne au monde, la plus sexy et la plus talentueuse !

The Organ

Entendues pour la première fois sur la BO de la série L Word, THE ORGAN, quintet exclusivement féminin, se crée à Vancouver en 2001. Un single « Sinking Heart » et des performances live en première partie de groupes tels que Interpol, Hot Hot Heat, ou les Walkmen portent rapidement la formation sur le devant de la scène.
Très rapidement « Grab That Gun », leur premier album, révèle un son hypnotique et inquiétant. La presse spécialisée n’aura de cesse de les comparer aux plus grands groupes de rock et tenter de percer le mystère de ce phrasé qui évoque quelque chose de connu mais reste à part dans l’univers du Rock. Le charisme de la chanteuse, son magnétisme sulfureux et sa voix désincarnéerejoutent.

Vous étiez en France pour la « Route du Rock ». Quel est votre meilleur souvenir et quel est le pire ?
Je pense qu’il y avait 9000 personnes dans le public… c’est le maximum qu’on ait jamais eu ! Le public était très chaleureux et m’a mise à l’aise très vite. Le pire souvenir, c est que j’étais vraiment malade. J’ai dû lutter contre un mal de gorge, chanter, répondre à des interviews… mais une fois, tout ça fini, j’ai failli m’effondrer d’épuisement. Je n’ai pas pu voir les CURE, ça m’a vraiment déçue.

Vous êtes constamment comparées à d’autres groupes tels que Joy Division, Morrissey ou The Smiths. Comment réagissez-vous ?
Je ne réagis pas. On a besoin de comparaisons pour avoir des références avant d’aller voir un groupe. Je suis fan des gens que vous mentionnez. Mais pour être tout à fait honnête, je ne passe pas ma vie à y penser.

Pensez vous que ce soit votre façon de chanter qui vous vaut toutes ces comparaisons ?
En partie. Mais la guitare est mélodieuse, le « treble » est fort et les lignes de basse sont simples. Il n’y a donc pas que ma voix qui induit ses comparaisons.

Avec Grab That Gun, vous avez fait un album mélancolique. Avez-vous retrouvé l’optimisme depuis ?
Pas vraiment non !

Vous avez déclaré que vous écriviez la nuit, quand vous « psychotiez » dans votre coin, Qu’est ce qui vous mets dans cet état-là ?
Tout me rend anxieuse, absolument tout. J’ai pas fermé l’œil la nuit dernière parce que mon chien a des vers !

Pourquoi les groupes féminins suscitent-ils autant de réactions ? Est-ce si rare de trouver du talent chez les femmes ?
Je ne suis pas sûre que tous les groupes féminins créent une réaction. J’en connais des super qui sont très peu connus. Quant au talent, je dirais que c’est simplement rare de trouver un musicien talentueux (masculin ou féminin) ... Peut-être que les femmes savent mieux quand il ne faut pas jouer en public,.. alors que les hommes sont plus tentés de se branler devant les autres.
Si vous deviez faire trois vœux :
La paix dans le monde, sortir de mes dettes et voir mon chien plus souvent.

Anne Laure Sibon


Anne-Laure, personne ne l’a vue venir! Quelques morceaux et un bref passage par la Star’Ac ont suffi à faire d’elle une vedette. Choyée par la jeune garde goudou, ses concerts ne désemplissent pas. Elle laisse libre cours à sa fantaisie face à un public conquis avant même d’entendre la première note. Nous l’avons rencontrée après un de ses concerts. Voici une Anne-Laure Sibon démoulée à chaud !
C’était l’osmose ce soir sur scène ! On peut dire que t’as joué devant un public acquis à ta cause...
C’est précisément le concept du spectacle : créer des liens avec le public, échanger pour créer cette osmose. Mon devoir, c’est de donner du plaisir aux gens pendant une heure et demie, de les détendre pour qu’ils se sentent chez eux.
Où puises-tu ton inspiration ?
J’aime la musique tsigane autant que la bossa nova et la variété française. J’essaie de mélanger un peu tout ça pour obtenir un style perso, qui ne ressemble à aucun autre.
Je reviens sur quelque chose qui m’a beaucoup touché dans ton concert. La chanson que tu as interprétée au piano raconte une histoire intime. Peux-tu m’en dire un peu plus ?
C’est l’histoire d’une femme qui boit pour tenter d’oublier les soucis qui la submergent et qui sombre peu à peu dans l’alcoolisme. La chanson raconte l’impuissance des gens qui l’entourent, qui l’aiment et qui voient cette femme, passé vingt-deux heures, devenir quelqu’un d’autre et se murer dans un univers dont personne n’a la clé.
Pourquoi cela te touche autant ? Cela évoque un vécu ?
Toutes mes chansons sont autobiographiques. Mon vécu est ma principale source d’inspiration.
Comment s’est passé la rencontre avec Ménelik ?
C’était un soir de gala, après un tournoi de golf. Je venais de jouer et il est venu me dire qu’il avait adoré mon énergie sur scène, il a dit que j’étais une lionne. La chanson que nous interprétons parle d’une scène de ménage entre un homme et une femme. Ça m’éclate de jouer ça car c’est décalé par rapport à ce que je suis. Je trouve que le rap donne caractère et muscle à ma musique.

Qui es-tu sur scène et en dehors de la scène ?
Sur scène je suis une boule d’énergie, une boule de sensibilité. Quand je démarre le spectacle, je ne sais pas où on va, c’est en fonction des gens en face de moi, j’analyse constamment… je suis une boule d’analyse aussi. En général, au bout de deux ou trois chansons, j’ai cerné qui j’ai en face de moi et on peut commencer à discuter vraiment. Dans la vie, je suis pareille, peut-être un peu plus en colère que sur scène. La colère est le seul sentiment qui n’a pas de place sur scène. C’est un lieu où toutes les barrières tombent, où tu n’as pas besoin de protections, alors la colère disparaît.
Tu te sens « femme de scène » ?
Plus que femme de studio, ça c’est sûr ! Je préfère la scène aux machines car la scène, c’est la vie. J’essaie d’installer une complicité avec le public, de dépasser ma peur et d’aider le public à se défaire de sa timidité.
Tu as dit ce soir : « Mon plus beau cadeau c’est vous ». Ça te rappelle pas quelqu’un ?
… Oui, Barbara. C’est la première fois que je le dis car ce soir c’est la dernière. Je suis épanouie grâce au public qui vient me voir, je voulais lui témoigner mon amour.
As-tu remarqué que le public respire avec toi comme s’il voulait te donner du souffle ?
On est ensemble et j’agis en fonction d’eux. Je maîtrise la courbe des émotions dans la salle. Quand on passe d’une chanson dynamique à quelque chose de plus émotionnel, il faut préparer les gens à ouvrir leurs oreilles différemment. Moi aussi, je dois aller chercher le tiroir «émotions» en moi. Je laisse de l’espace entre une chanson et une autre. C’est comme quand on envoie des plats : il faut espacer entre le fromage et le dessert... et puis aussi avant de servir le digestif !

Tes projets ?
J’ai fait un album que je produis d’ailleurs. J’essaie de le faire écouter à un maximum de personnes. Il est en vente sur mon site : www.sibonlavie.com. et puis je vais faire une tournée des salons de coiffure de province transformés pour l’occasion en showcase ! J’ai mis en place un vrai partenariat avec les salons de coiffure Sergio Bossi :ils diffuseront donc mes chansons quotidiennement... C’est quelque chose qui n’a jamais été fait auparavant..
Propos recueillis par Eliane Mosser

Gala, en tenue de combat



Par Vj Pirate

Gala a un visage doux et une poignée de main ferme. Ses yeux clairs et sa façon d’occuper l’espace ne laissent aucun doute sur la détermination et le caractère trempé de cette belle Italienne.
1997: année de sa consécration. Son tube «Freed From Desire» se retrouve en tête de tous les charts européens et tourne sur les platines du monde entier. Mais l’enfant terrible des dancefloors ne se laisse pas impressionner par le succès ni conter fleurette par ses deux maisons de disques qu’elle envoie bouler sans sourciller. Au lieu de surfer sur la vague de son succès, elle se pose et prend le temps de trouver une nouvelle maison de disque.
Avec la sortie de «Far Away», premier extrait sorti au début de l’été, elle envoie une giclée de son talent... l’affaire est entendue! Mais Gala n’est pas qu’une machine à tubes ; le soin particulier qu’elle accorde à ses textes, poétiques et percutants, fait d’elle une artiste hors cadres. Son dernier album, conçu comme une œuvre littéraire, exhale une poésie toute new-yorkaise.


Tu détestes qu’on te dise que tu fais de la Dance …
Je déteste qu’on tente de m’enfermer dans des cases. Quand tu t’éclates sur un Prince ou un Rolling Stones, tu ne te demandes pas ce que c’est comme type de musique, tu danses, c’est tout.
Tu accordes beaucoup d’importance aux paroles de tes chansons... sur un dancefloor, on y prête pas vraiment attention…
Je suis perfectionniste. Qu’on y prête attention ou pas, ça n’a pas d’importance. Mon amour des beaux textes et de la poésie trouve là-dedans un moyen de s’exprimer. C’est déjà arrivé qu’on me dise que j’écris de plus belles paroles que les Américains... c’est particulièrement gratifiant car ce n’est pas ma langue.
Penses-tu qu’il faille livrer son intimité pour être proche de son public ?
Il n’est pas nécessaire de livrer son intimité... d’autant plus que chacun a ses propres limites dans « l’intimité ». Si je vous dis que j’aime sortir en boîte toute seule ou qu’il m’est arrivé de galérer… est-ce intime ? Non, pour moi, ce qu’on doit à son public, ce n’est pas l’intimité mais l’authenticité.
Après le succès de ton premier album, ne ressens-tu pas une pression monstre pour celui-là ?
Pression ? Non, pas vraiment. Je n’ai aucune obligation a part celle de subvenir à mes besoins.
Ouais mais quand-même, tu peux pas juste prendre une gratte et jouer dans un caveau à Harlem ?
Détrompe-toi. Je l’ai fait et j’aime le faire. J’ai chanté du Gospel à Harlem, j’ai chanté en Guest dans les boîtes de Brooklyn... Ce qui compte, ce n’est pas où je chante mais ce que je chante et avec qui je le chante... Mon rêve le plus cher, c’est d’avoir mon groupe de musiciens et pouvoir partir en tournée avec eux... des gens de talents avec qui composer, écrire et jouer.
Ton succès «Freed from Desire», évoquait la question du désir. Penses-tu qu’il faille s’en affranchir pour être libre ?
Ça dépend de quel désir il s’agit. Il y a souvent une négociation à faire. Comme ce n’est jamais tout noir ou tout blanc, il faut trouver une voie du milieu. Dans ma vie en tout cas, j’ai eu souvent recours à cette voie. Il ne s’agit pas de s’affranchir du désir mais de s’en détacher pour mieux observer. C’est une forme de spiritualité… la capacité d’observer avec detachement ce qui nous entoure, même les choses les plus simples, est un chemin vers le bien-être.

Melissa Etheridge

Vous avez trépigné, tourné en rond, tapé du pied… Vous avez écouté ses précédents albums jusqu’à l’usure, comptant les semaines et les mois jusqu’au retour de votre bien-aimée. Et la voici : Melissa ETHERIDGE, objet de passion de millions de goudous, avec une collection de ses meilleurs morceaux réunis sous le titre « The Road Less Traveled » chez Island. Presque deux ans d’absence, le temps pour elle de se remettre d’ un cancer du sein dont elle se dit guérie à 97%. Elle envisage déjà d’avoir un enfant (le troisième) avec l’élue de son cœur : Tammy Lynn
Melissa, c’est cette fille qui choisit le bal d’inauguration de Bill Clinton pour déclarer son homosexualité, créant une émulation avec d’autres artistes qui sera un apport précieux à la visibilité lesbienne.
Rock sulfureux ou mélodies sentimentales, elle injecte dans sa musique, sans tri et sans censure, ce qu’elle est. Si bien que pour la découvrir, on peut choisir indifféremment d’écouter ses morceaux, explosifs et vivants, ou de lire sa biographie. Tout y est : les infidélités de sa compagne, sa souffrance de l’abandon, sa maternité…
Mais la « First Lady du rock » en impose surtout par sa musique. Sa voix chaude et pénétrante, portée par une énergie rythmique hors pair, lui permet de s’imposer sur la scène pop rock comme quelqu’un avec qui il faut compter.
Dès le premier album, sorti en 1988, Melissa campe son style. Des titres comme « Like The Way I do » ou «Bring me Some Water», surprennent par leur sensualité et leur authenticité. Ils deviendront très vite des hymnes pour les coeurs brisés. Une série d’albums accompagnera ses émois et ses experiences avec la précision d’un scanner. La colère et la révolte façonnent ses rythmes et ses paroles, produisant des morceaux de rock d’une énergie quasi atomique.
Il faudra attendre « Skin », le septième album sorti en juillet 2001 à la suite d’une rupture avec sa compagne, pour découvrir une Melissa vulnérable, blessée et rêvant d’un amour qui la porte. Cet album, sans doute le plus desespéré de sa carrière, prendra de court ses fans et marquera la fin d’une époque. Elle panse ses blessures, relève la tête et retrouve panache et optimisme avec l’album «Lucky» (février 2004), véritable autorisation de sortie du « heartbreak hotel ». Le titre « When you Find the One » ne laisse aucun doute sur l’amour enfin retrouvé...

Karina Lombard , envoûtante

Depuis sa participation à « L word », (la première série lesbienne made in USA), Karina Lombard, alias « Marina », n’a cessé d’enflammer le cœur de ses aficionadas. Aujourd’hui, celles-ci signent d’une main enfiévrée une pétition pour le retour de son personnage dans la saison 2 et 3.
En attendant, l’actrice qui s’est déclarée bi lors d’une interview accordée à Playboy en juillet dernier a troqué le rôle de Marina l’homo pour celui d’Alana l’hétéro dans «Les 4 400», série actuellement en cours sur les petits-écrans américains.
Née le 21 janvier 1969 à Tahiti, elle n’a qu’un an lorsque ses parents - une mère d’origine indienne (Dakota du Lakota) et un père issu d’une riche famille banquière russo-suisse - se séparent. Elle suivra le paternel dans le monde entier, au gré de ses déplacements professionnels. La fillette est à jamais marquée par l’absence de sa mère. Elle dira plus tard qu’elle ne souhaite pas ça à son pire ennemi. « Avec une telle enfance, ajoute-t-elle, vous finissez droguée ou actrice . »
Karina Lombard a 18 ans lorsqu’elle s’envole pour New-York en 1987… Elle veut devenir actrice. Mais c’est en top model qu’elle débute sa carrière. Le 7eme Art la remarque rapidement. Quelques mois plus tard, elle est à l’affiche de la mini-série franco-canadienne «L’Île», de François Leterrier, dans laquelle elle donne la réplique à Bruno Kremer et Martin Lamotte. Elle délaisse alors les podiums pour se consacrer au grand écran. Elle enchaîne les longs métrages avec plus («Légendes d’automne», «La Firme», «The Doors») ou moins («Footsteps», «Sex trahison») de succès. Artiste accomplie, elle est aussi une musicienne exaltée, A son actif , quelques chansons (en français S.V.P) et une collaboration avec le célèbre «Cirque du Soleil».
A ce jour, Karina Lombard a participé à une dizaine de films et autant de séries télévisées, notamment en guest-star dans «Demain à la Une» et «Dr. Vegas». Mais son rôle le plus abouti restera sans conteste celui de Marina dans «The L Word». Son jeu, d’une étonnante justesse, a séduit toutes les «Lwordiennes» de la planète. Son interprétation d’Alana Mareva dans «Les 4 400» (diffusion en France prévue à l’automne) devrait confirmer son talent à habiter d’une façon unique chacun de ses personnages.

Sarah Bettens : Shine baby shine !

Sarah Bettens , figure emblématique du groupe belge K’s Choise revient en piste avec un deuxième album solo : Shine.
A 35 ans, l’allure juvénile et le regard pétillant , elle livre une série de chansons où cohabitent harmonieusement maturité et légèreté . Les aficionados de K’s choice se sentiront comme dans une bain moussant dans ce dernier album. Le son pop rock est là, paré de ses plus beaux atours d’originalité. La féminine touch suinte dans des morceaux comme Rescue me ou Just another day. Vous pouvez ne pas vous ruer sur l’album mais il serait franchement dommage de passer un jour de plus sans régaler ses tympans du morceau Shine ou l’étourdissant Feel me Break

Sarah Bettens , icône lesbienne, tellement à l’aise dans son homosexualité que même les texans qui goûtent peu le saphisme ne trouvent rien à redire. (elle habite au Texas avec sa doudou avec qui elle élève deux enfants de 10 et 11 ans.)
By VJ Pirate

Scandale autour d'une affiche en Italie

Source e-llico.com
Pacsés à la naissance
La chancellerie a tranché. A partir de Juillet 2008, la mention Pacsed apparaitra sur l’extrait de naissance. Jusqu’à Présent, pour attester de sa situation, il fallait demander une attestation au Tribunal d’Instance du lieu du PACS. Dorénavant, c’est auprès de la mairie de son lieu de naissance qu’il faut s’adresser sauf les étrangers qui devront eux s’adresser à Nantes . Difficile de savoir quel en est l’idée car si cela peut faciliter les démarches, pour ceux qui aimaient bien l’anonymat, c’est cuit. Rappelons néanmoins que les homosexuels constituent moins d’un dixieme du total des pacsés. By VJ
Italie: une affiche montrant un nouveau-né homosexuel crée la polémique
Une affiche publiée dans le cadre d'une campagne contre les discriminations envers les homosexuels et montrant un nouveau né avec un bracelet de naissance portant la mention "homosexuel" en guise de nom suscite une vive polémique en Italie.
"L'orientation sexuelle n'est pas un choix", peut-on lire sur l'affiche publiée dans le cadre d'une campagne de la région Toscane et reproduite dans les journaux italiens. "Instrumentaliser les nouveaux-nés pour faire croire que les pulsions homosexuelles sont une caractéristique innée est une tromperie et une honte", a réagi un député démocrate chrétien Luca Volontè. Cette campagne est de "mauvais goût", a de son côté estimé le philosophe Gianni Vattimo, homosexuel, estimant que le slogan de la campagne était "seulement en partie vrai". La principale association de défense des droits des homosexuels en Italie ArciGay s'est quant à elle réjouie de cette initiative, qui démontre selon elle que l'homosexualité est une "donnée immuable qui doit être respectée". Imprimée en plusieurs milliers d'exemplaires, l'affiche doit être apposée près des établissements administratifs et des écoles à Florence et dans toute la Toscane.

La Mairie de Bordeaux conteste le choix du prénom de l'enfant dun couple lesbien
La mairie de Bordeaux a saisi le procureur de la République de Bordeaux d'une requête en suppression de prénom après qu'une lesbienne eut donné à son fils comme deuxième prénom le nom de famille de sa compagne. "Une croisade contre l'homoparentalité" selon la Lesbian & Gay Pride de Bordeaux.
Un couple de jeunes femmes bordelaises a eu un enfant au mois de février dernier. Le jour de l'accouchement, une personne déléguée de l'Etat civil recueille à l'hôpital la déclaration de l'enfant auprès de la maman. Le couple a décidé de lui donner en deuxième prénom le nom de famille de la compagne de la maman biologique. L'officier est sceptique mais depuis la loi du 8 Janvier 1993, les Etats civils ne peuvent plus refuser l'enregistrement d'un prénom, ils peuvent seulement demander leur suppression a posteriori. Interrogée sur ce second prénom, la maman explique qu'elle est homosexuelle et que son couple désirait un enfant. Elle a procèdé à une IAD (Insémination Artificielle avec sperme de Donneur) en Espagne. Le lendemain de l'accouchement, l'Etat civil de la Mairie de Bordeaux téléphonne à la maman encore alitée à l'hôpital. "Ce que vous avez fait est illégal, ce n'est pas normal et ça ne va pas se passer comme ça, ça finira au tribunal" lui indique-t-on. La Mairie de Bordeaux décide alors de saisir le procureur de la République pour faire interdire le second prénom, au motif qu'il serait "contraire à l'intérêt de l'enfant". Le procureur reçoit la demande de la Mairie et interpelle le Juge aux Affaires Familiales pour faire modifier ce second prénom. Dans son courrier le procureur explique : "Le 6 mars 2007, Monsieur le Maire de Bordeaux a saisi le Parquet sur le choix du second prénom qui ne correspond à aucun usité mais semblerait être un nom patronymique, peut-être celui du compagnon ou de la compagne de la mère".

Polaroïd : Les meilleurs polars Lesbiens

Avertissement
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J.F. bien sous aucun rapport, ‘polarophile’ endurcie, un peu parano, un peu psychopathe cherche lesbo-héroïnes pour partager intrigue, frissons, suspens et garde très rapprochée sous couette hivernale.
J’ai mené l’enquête et je les ai trouvées : des goudous en uniforme, inspectrices de charme ou de choc, des détectives en herbe, enquêtrices malgré elles ou bien confirmées, de la butch, de la lipstick, de la vieille garde et de la déjantée... bref, la gamme complète du polar conjuguée au féminin pluri-elles.
Jeu de piste entre les donzelles à travers neuf romans policiers et un cadeau Bonus :

Lauren Laurano, la privée cacao-dépendante de Greenwich Village
Sandra Scoppettone, une des pionnières du polar lesbien, est italo-américaine et bobo new-yorkaise d’une cinquantaine d’années, tout comme son héroïne. Dans « Je te quitterais toujours », la détective est confrontée au meurtre de sa meilleure amie et lui découvre des vices et des failles insoupçonnées, ainsi qu’à d’autres de ses proches. Déstabilisée, elle mène l’enquête de façon assez anarchique, tout en alternant remise en question personnelle et prise de conscience d’une Amérique ravagée par une politique économique et sociale destructrice. Pas de fortes angoisses, ni de suspens insoutenable dans ce petit opus, mais une héroïne attachante aux petits défauts soulignés par une bonne dose d’autodérision, et juste ce qu’il faut d’indices, de fausses pistes et de rebondissements pour maintenir l’intrigue à bon rythme.
Sandra Scoppettone, « Je te quitterais toujours », Editions Pocket.

Saz Martin, la garde rapprochée londonienne destroy
Néo-Zélando-londonienne, Stella Duffy nous entraîne dans le monde impitoyable du Rock’n Roll avec « Beneath the Blonde », un groupe de brit-pop à grand succès dont la sulfureuse chanteuse est menacée de mort. Saz Martin, tête brûlée au second comme premier degré s’y colle, non sans quelques arrière-pensées… La construction narrative est complexe, oscillant entre passé et présent, récit et journal (de l’assassin), ce qui donne à la lectrice toutes les clés pour mener sa propre enquête. Un polar à sensations, ambiance sexe, violences et révélations, la touche de trash anglais en plus, où l’intrigue dévoile des rapports homos-hétéros assez subtils et une belle histoire d’amour.
Stella Duffy, « Beneath the Blonde », Editions du Serpent à plumes.

Hanne Wilhemsem, « l’Homelette » norvégienne plus glaciale que givrée
Anne Holt s’y connaît en homicides. Ex-avocate et ministre de la Justice norvégienne, elle signe avec « La Déesse Aveugle» un polar hyper-réaliste où l’enquête est décortiquée avec une précision quasi chirurgicale. Hanne Wilhemsen, inspectrice à poigne, incorruptible et tenace, mène l’enquête dans les eaux troubles des maîtres du barreau d’Oslo, en compagnie d’un procureur au cœur sensible. Malgré une trame bien construite, l’intrigue est alourdie par trop de complications et de personnages secondaires insignifiants, le rythme narratif est englué dans des pages et des pages de descriptions minutieuses. Du polar intello et froid sur fond d’exotisme nordique à moins quinze degrés.
Anne Holt, « La Déesse Aveugle », Editions Odin.

Junko Go, la flic américano-japonaise qui aime les flingues et l’action
Avec la trilogie des « Tokyo… », Anne Rambach nous offre du polar haut de gamme au style impeccable et à la trame parfaitement calibrée entre suspens, action et immersion sociologique dans un Japon à la fois fascinant et effrayant. Pas étonnant que le succès des trois romans se prolonge dans leur parution en poche.
Junko Go, américaine d’origine nippone, quitte Washington pour travailler avec son père, chef de la police de Tokyo. Beaucoup de tempérament, un goût immodéré pour les armes à feu et une sexualité bien assumée en font un personnage combatif, oscillant sans cesse entre impulsivité et réflexion à froid. Ici, pas ou peu de petits meurtres de quartier mais du crime en série, des assassinats politico-financiers et des incursions réalistes dans les mafias asiatiques. Particulièrement denses et bien documentés, ces polars se distinguent dans un style très cinématographique, avec des courses poursuites et des arrestations musclées dignes des meilleurs séries américaines.
Anne Rambach, « Tokyo Chaos », « Tokyo Atomic », « Tokyo Mirage », Editions Calmann-Lévy, en poche chez Pocket.

Kellen Stewart, la thérapeute écossaise multicarte
Avec « Sur les dents », son premier polar largement salué par la critique outre-Manche, Manda Scott nous livre un polar 100% hétéroclite, méli-mélo d’ambiance rurale et de laboratoires génétiques, d’amours féminines et de scènes sanglantes, le tout servi avec un humour mordant et un rythme palpitant. Entre effractions répétées et affrontements risqués, Kellen Stewart et sa meilleure pote forment un duo attachant de casse-cou prêtes à tout pour élucider la mort de l’ex - grand amour de Kellen. L’intrigue est bien construite, les fausses pistes nombreuses, l’action rocambolesque et le style agréable, avec une lesbian touch marquée, celle d’une communauté amicalo-sentimentale où les histoires s’entrecroisent.
Manda Scott, « Sur les Dents », Editions Le Masque, collection Les reines du crime.

Stéphane Brandoni, l’inspectrice hétéro-ambiguë en plongée dans goudouland
Avec « Brandoni’s Blues », Sylvie M. Jema prend le contre-pied du polar lesbien. Ici, seule l’inspectrice est hétéro dans un univers entièrement peuplé de goudous. Et pour cause ! Elle enquête aux côtés de la principale suspecte sur des crimes en série commis dans le milieu lesbien avec pour seule signature une image pieuse citant les prophéties vengeresses de l’Ecclésiaste. Brrr… Une intrigue à plusieurs tiroirs qui éveille d’emblée la curiosité ; un suspens prégnant et un rythme parfaitement maîtrisé font de ce polar classique un excellent roman qui se dévore d’une traite.
Sylvie M. Jema, « Brandoni’s blues », Editions de La Cerisaie.

Kate Delafield, la détective californienne militante et sensible
Katherine V. Forrest fait partie de ces lesbiennes américaines qui ont durement lutté pour les droits des femmes, des homos, des noirs et de toutes les minorités face à une Amérique conservatrice et puritaine, et ça se sent ! Kate Delafield, détective au Los Angeles Police Department, combat avec l’énergie des grandes militantes des crimes généralement à caractère sexuel, raciste ou homophobe. Dans « Meurtre au Nightwood Bar » elle enquête sur la mort d’une jeune et trop jolie lesbienne en traînant son fidèle équipier ‘beaufisant’ comme un boulet dans un milieu goudou haut en couleur. L’occasion pour la détective de sortir de sa coquille, d’affirmer son identité et peut-être de rencontrer l’âme sœur. Rien d’exceptionnel là-dedans mais le roman se lit bien grâce à une intrigue suffisamment fournie et rythmée, des petites touches d’humour bienvenues et des personnages psychologiquement bien profilés.
Katherine V. Forrest, « Meurtre au Nightwood Bar », Editions H&O.

Carol Ashton, l’inspectrice australienne au cœur brûlant
Assez peu connue en France, Claire McNab est une auteure à grand succès en Australie et aux Etats-Unis grâce à sa série des enquêtes de Carol Ashton. Il faut dire que c’est l’héroïne modèle : belle, intelligente et indépendante, elle mène son investigation avec maestria, laissant derrière elle un parfum envoûtant. Dans « Leçons de Meurtres », la blonde inspectrice officie dans l’univers sans pitié des profs de lycée, secoué par un meurtre sanglant sur fond de lettres anonymes, menaces de mort et harcèlement. L’enquête se double rapidement d’une leçon de séduction auprès de la suspecte numéro 1, une magnifique rousse hétéro… Ce polar de facture un peu trop classique, sans aspérités ni dans le style ni dans l’intrigue, offre néanmoins le plaisir d’une belle galerie de personnages à travers des profs plus barrés les uns que les autres.
Claire McNab, « Leçons de Meurtre », Editions H&O.

Lola Montale, une suspecte dans la tourmente sur un rythme de salsa
Avec « Panique à l’Adessic », Paola Cicagna s’inscrit dans le polar léger et drôle, à deux doigts de la parodie. Fraîchement larguée par la femme de sa vie et démissionnaire dans la foulée de son poste de cadre à l’Adessic, Lola n’aspire plus qu’à la simplicité, la légèreté et la tranquillité. C’est compter sans l’assassinat de son ancien chef de service, pour lequel elle fait figure de suspect numéro 1. Déterminée à sauver ses fesses des bancs froids de la prison, la voilà lancée dans l’enquête malgré elle, avec à ses côtés une brésilienne explosive toute en fureur et sensualité. Le style est bon et privilégie l’humour à chaque page, le réalisme s’inscrit plus dans les réactions de l’héroïne que dans l’intrigue, assez peu crédible, mais qu’importe ! Ce petit polar sans prétentions réussit à faire passer un très bon moment.
Paola Cicagna, « Panique à l’Adessic », Editions de La Cerisaie.

L’inclassable : une anonyme à la dérive, le flingue à portée de main
« After Delores », de Sarah Schulman, est considéré comme un roman culte dans la communauté goudou américaine et a su séduire au delà des adeptes du roman noir, très noir. L’auteure y campe une serveuse new-yorkaise submergée par la haine et le désespoir quand sa belle Delores se barre pour une yuppie friquée. Cette femme qui perd peu à peu le contrôle de sa vie jusqu’à en perdre son nom- même, entame une errance inquiétante et brutale dans un New-York rongé par l’exploitation de toutes les misères. Elle y croisera une Priscilla Presley plus vraie que nature, un flingue, un meurtre, un couple d’amantes maudites, une poétesse urbaine portoricaine et quelques mal-aimables connes. Le sexe y est violent comme un coup de couteau dans une plaie béante, les dialogues aussi décousus qu’un lendemain de cuite et l’ambiance générale le dispute aux romans de Burroughs ou de Bukowski. Autant dire qu’on n’en sort pas tout à fait indemne…
Sarah Schulman, « After Dolores », Editions 10/18, collection : Domaine étranger.

Après tout ça, c’est pas sûr que la nuit vous soit douce, mais vous aurez bien fait travailler vos pulsations cardiaques…

Sugar Rush

Avec Sugar Rush , Channel Four nous propose une série teen loin des niaiseries tièdasses servies chaque fois qu‘on tente de traiter homosexualité et adolescence. .
Coincé entre un père frappé, une mère nympho et un frangin qui a du mal à atterrir, Notre héroïne, Kim, 15 ans file ( à l’anglaise) à Brighton où elle va rencontrer miss Sugar. On pourrait s’attendre à une bluette fadasse, que dalle ! Entre les deux meufs, ça pulse sévère : Amour, déchirement et baise pop rock, cette série lesbienne tient franchement ses promesses !
By Urdu gudu

Alex Parks

Lauréate en 2003 de la Fame Academy (la Star’Ac anglaise), Alex Parks est la première lesbienne à non seulement remporter le concours, mais également l’engouement de tout le Royaume-Uni. Pendant dix semaines, la quasi-butch avec ses cheveux courts et son look de dyke in the city déploiera son talent à interpréter les répertoires qui laisseront sur le cul les téléspectateurs. Sa maîtrise vocale lui permet de s’attaquer avec la même aisance aux chansons de Christina Aguilera, de Coldplay ou même des Bee Gees.
Grande admiratrice d’Anni Di Franco, elle jouit aujourd’hui de la même aura qu’une Alanis Morrissette ou une Annie Lennox.
Alex Parks est unique dans le paysage musical : jamais lesbienne auparavant n’avait atteint une telle popularité en Europe.
Et c’est avec un naturel extraordinaire qu’elle confie au Journal ‘le Telegraph’ la souffrance qu’elle a endurée ayant surpris sa compagne au lit avec une autre (notre dossier sur la fidélité ne manquera pas de la passionner !).
Si Alex n’a pas l’intention d’être la porte-parole de la communauté lesbienne, elle n’en est pas moins une figure emblématique qui contribue de la plus belle façon qui soit à la visibilité lesbienne en Angleterre et dans le monde entier.
Vous pouvez découvrir son talent dans ‘Introduction’ (2003) ou Honesty (2005) by VJ pirate

The Gossip

S’il y a un groupe capable d’incarner le féminisme Glamour, c’est bien « The Gossip » . trois nanas hyper inspired sous la houlette de la plantureuse Beth Ditto . Des textes comme des rasoirs et une voix waou …tout velours. La même Beyh
qui a posé nue
fin mai 2007 à la une du magazine musical hebdomadaire anglais NME, les aisselles débordantes de touffes et la fesse réhaussée d’un Kiss my ass au rouge à lèvres.
Celles et ceux qui ont eu le plaisir de régaler leurs tympans du très sexy Standing in the way of control savent que la soul –rock a trouvé ses maitresses.
Hannah Blilie , la batteuse des Gossip

Les Filles du Botaniste


Si Broke back Mountain », le film de Ang Lee a ouvert les yeux au monde entier à la difficulté de s’aimer entre deux hommes, il n’en demeure pas moins que dans sa facture, il reste une romance hollywoodienne… Les filles du botaniste est autrement plus politique. Ce film qui relate l’histoire d’amour entre deux femmes est un acte de résistance de la plus grande valeur.

Dai Sijie, kle réalisateur est rompu aux difficultés et à la censure. Déjà son superbe Balzac et le petite tailleuse chinoise » est une victoire contre la volonté de brimer l’expression des autorités chinoises. Gladiateur et esthète Dai Sijie, ne transige pas avec l’ennemi . Malgré les difficultés qui l’ont amené à tourner au Vietnam alors que l’histoire se déroule en Chine, il parvient à délivrer son message sans l’édulcorer. Son combat contre des traditions ancestrales coercitives et liberticides lui vaut d’être le chef de file d’un cinéma plus que militant : guerrier !

Les filles du botaniste, fresque tragique, concentre dans son scénario tout ce que la chine compte d’aberrations érigées en principes de vie.
Si on peu déplorer quelques plans dignes d’un manga pré-pubère, Les Filles Botaniste conserve tout au long une intensité rare et une dimension politique qui mérite toute notre attention.

Actualités

Allemagne (Travail) Congrès annuel des chefs d'entreprise gay et lesbiennes

150 patrons gays et lesbiennes sont attendus samedi 11 octobre à Dresde pour le congrès annuel de la Fédération des chefs d'entreprise homosexuels (http://www.vk-online.de»). Ils discuteront notamment de la question du coming-out en milieu professionnel et de l'égalité de traitement des couples homos et hétéros dans l'entreprise. Copyright tetu.com

Source E-llico.com

Italie: le Vatican fait annuler une rencontre entre un évêque et le groupe LGBT Arcigay
Le Vatican a fait pression sur un évêque italien pour qu'il annule une rencontre organisée à Rome avec le principal mouvement LGBT du pays, Arcigay. L'évêque Franco Agostinelli of Grosseto devait rencontrer les membres d'Arcigay le 17 octobre. Cette réunion aurait constitué une première en Italie. Selon l'évêque, la rencontre ne devait pas constituer une reconnaissance du groupe, mais devait "ouvrir un dialogue" avec la formation gay.

Prix Nobel: Al Gore invite Melissa Etheridge à la cérémonie
Melissa Etheridge, Alicia Keys et Annie Lennox figurent parmi les artistes qui se produiront lors de la cérémonie de remise du Prix Nobel en Norvège, le 11 décembre prochain. C'est le Nobel de la Paix, l'ex-Vice Président américain Al Gore qui a invité Melissa Etheridge, icône de la communauté LGBT outre-atlantique, selon les organisateurs.

Italie: vers la reconnaissance de l'homophobie comme délit
Les députés italiens a approuvé, le 17 octobre, une refonte de la pénalisation des agressions qui va intégrer l'homophobie à la loi contre le racisme. Ce vote constitue "n pas en avant", selon la ministre pour l'Égalité. A l'heure actuelle, l'Italie ne sanctionne pas l'homophobie en tant que telle, contrairement à une grande partie des pays européens.

Êtes-vous bisexuel(le)




Pour le savoir , munissez -vous d'un papier et d'un crayon et répondez avec la plus grande spontanéité
1) Vous avez découvert avec horreur, ce matin dans le miroir, que vous étiez un homme :
a) Vous saisissez le savon à barbe et le rasoir en maugréant
b) Vous retournez vous cacher sous la couette en pleurant
c) Vous allez ranger le porte-jarretelles et le string dans l’armoire en soupirant

2) Vous avez découvert avec horreur, ce matin dans le miroir, que vous étiez une femme :
a) Vous videz votre sac à main sur la table pour trouver un tampon.
b) Vous vous enfermez dans les toilettes pour pleurer toutes les larmes de votre corps
c) Vous allez planquer le gode-ceinture que vous aviez gardé à la taille toute la nuit

3) Vous repensez à votre enfance avec nostalgie :
a) Quand vous étiez petit(e), vous n’étiez pas grand(e), vous montriez votre cul à tous les passants
b) Quand vous étiez gamin(e), vous avez rougi quand la doctoresse vous a tripoté à l’école
c) Quand vous étiez soi-disant innocent(e), vous êtes tombé en extase devant le zizi (la zézette) de votre partenaire de jeu

4) Vous revoyez votre adolescence avec un certain agacement :
a) A l’apparition des poils pubiens, vous êtes allé chercher un peigne pour faire la raie au milieu
b) Aux premières protubérances, ou autres manifestations érectiles, vous vous êtes jeté dans les bras de votre maman
c) Aux premiers signes de vos avantages sexués, vous vous êtes rué chez la pharmacienne avec un regard lubrique

5) Vous vous êtes construit une vraie identité sexuelle :
a) Vous ne fréquentez que les fox à poils longs
b) Vous sortez vos yeux de biche pour piéger les solitaires
c) Vous écumez les bars en gloussant comme une dinde

6) Vous contrôlez votre consommation :
a) les mecs, c’est à dose homéopathique, les soirs d’éclipse, avec un grand schnaps
b) les nanas, c’est les jours de grande marée, après la cuite du siècle
c) les mecs et les nanas, en salade grecque avec un grand verre d’ouzo

7) Vous craquez complètement pour :
a) Kristin Scott-Thomas
b) Kylie Minogue
c) Christophe alias " La Tortue"

8) C’est son anniversaire, pour lui faire plaisir :
a) Vous l’emmenez dans son restau préféré avec sa garde rapprochée
b) Vous lui offrez une soirée en discothèque avec les folles de son quartier
c) Vous passez à son appart et déposez une rose devant sa porte

9) Ce que vous aimez le plus chez votre partenaire, c’est :
a) Son côté Chantilly qu’il (elle) dépose délicatement sur vos imperfections
b) Sa pulsion frénétique pour les cosmétiques les plus improbables
c) Son penchant incontrôlable pour les rugbymen en tutu rose

10) Finalement, un(e) bisexuel(le) pour vous, c’est :
a) Un engin qu’il faut observer de loin et ne pas laisser s’approcher
b) Un machin qui marche à voile et à vapeur et qui fait beaucoup de fumée
c) Un truc qu’on peut retourner et écouter sur les deux faces
Résultats :
A) Un max de « a » :
La bisexualité n’est pas votre tasse de thé. Vous avez déjà fort à faire avec une libido très orientée à l’ombre des jeunes filles en fleurs. Vous avez encore des progrès à faire pour vous sentir parfaitement à l’aise avec vos choix de vie, mais ça vient et les premiers frémissements du bien-être total vous parcourent déjà l’échine.

B) Un max de « b » :
Aïe, aïe, aïe ! Vous êtes mal barré(e) avec votre attitude un peu trop maniérée et ce léger manque de souplesse qui pourrait faire croire que vous avez un manche à balai dans le cul. Détendez-vous, que diable ! Allez donc faire quelques massages et autres ablutions. Vous vous sentirez plus ouvert pour accueillir un(e) bisexue(le) dans votre super grand lit molletonné.

C) Un max de « c » :
Ouais, on s’en doutait un peu, vous êtes assez déjanté(e) pour faire un(e) bon(ne) bisexuel(le). Il y a déjà pas mal d’ingrédients favorables dans ce breuvage «cuvée spéciale». Mais attention, soyez vigilant, ne restez pas trop longtemps le cul entre deux sexes, ça peut faire des dégâts irréversibles ! Faites du trampoline sur le cœur des filles et des garçons, mais n’oubliez pas de vous ramasser, les pattes en premier, comme les matous.

Dossier bisexualité


BI MY BABY
Que je vous introduise :
J’en connais qui vont lever les yeux au ciel en se demandant s’il est bien utile d’aborder un tel sujet, puisque les bisexuels semblent ne pas avoir d’existence propre dans notre société. C’est bien là, justement, tout le paradoxe et tout l’intérêt de cette question.
Alors, les bisexuels existent-ils ? Ou ne sont-ils qu’une chimère, une incroyable mystification issue de la fantaisie libertine d’oiseaux de nuit désoeuvrés ?
La question n’est pas si simple à résoudre, car la terminologie paraît déjà trop réductrice pour contenir toutes les nuances de cette relation si spécifique. Il en serait de même d’ailleurs pour la multiplicité des conduites sociales et des comportements sexuels liés à l’homosexualité et à l’hétérosexualité. Toutefois, sexologues, psychiatres, psychanalystes, philosophes, historiens et socio-anthropologues se sont penchés suffisamment longtemps sur les comportements humains pour en tirer quelques enseignements. Les hypothèses qui en ont été élaborées permettent aujourd’hui de confortables classifications catégorielles. La bisexualité existe en tant que sensibilité particulière et n’a rien à voir avec certains comportements hérités de l’échangisme ou de toute autre fantaisie érotico-libertine. Alors la méfiance, la désapprobation, le scepticisme, ou même la biphobie n’ont pas plus de raison d’être que la stigmatisation de l’homosexualité.


Dis-moi avec qui tu baises, je te dirai qui tu es !
Lorsque la sexualité fait l’identité, il est facile de mettre tout un chacun dans des cases bien étiquetées. Mais lorsque la libido s’ingénie à brouiller les pistes, le trouble est semé.
Les bisexuels souffrent en premier lieu d’un manque de visibilité chronique ; les hétéros sont facilement reconnaissables, ils sont la norme dans notre monde judéo-chrétien, mais aussi dans les autres civilisations, car ils portent également les fondements de la fonction biologique de base : la reproduction. Les homos aussi peuvent se reconnaître facilement, pour peu qu’ils assument. Deux femmes ou deux hommes qui s’embrassent, qui se tiennent la main ou qui se caressent : cela se remarque. Mais comment reconnaître un bisexuel ? S’il est avec quelqu’un de son sexe, c’est un homo, s’il est avec quelqu’un du sexe opposé, c’est un hétéro.
De là à croire qu’il n’existe que cette alternative, il n’y a qu’un pas que ces deux communautés franchissent allégrement : pour les hétéros, un bi n’est qu’un homosexuel refoulé. Pour les homos, il s’agit d’un hétéro en mal de sensations fortes. Chacun d’en conclure de manière péremptoire que les bisexuels, en fait, n’existent pas !
Cette généralité, comme toutes ses copines, doit être nuancée. Car certains hétéros et certains homos « reconnaissent » que la bisexualité existe. Mais ça les énerve ! On ne sait plus qui est qui, qui est amoureux de qui, qui pourrait coucher avec qui…
La bisexualité devient donc une « formidable fouteuse de merde, une délatrice de l’invisible » comme le souligne Catherine Deschamps, éminente spécialiste dans ce domaine (voir article page. ???).
De l’introspection affective des bisexuel(le)s :
Comparativement à la reconnaissance de l’homosexualité dans l’histoire de l’humanité, la bisexualité n’a fait son apparition que très tardivement. Elle a connu des heures de gloire dans l’Antiquité, essentiellement chez les hommes, puis des heures plus douloureuses avec l’avènement de la Chrétienté.
Sans revenir dans le détail sur les soubresauts de l’identité homosexuelle, on voit qu’il en sera toujours fait mention, soit pour la glorifier, soit pour la stigmatiser. Pour l’hétérosexuel, c’est plus simple, puisque sa pratique, ne souffre d’aucune contestation (un hétérosexuel n’a pas besoin de faire son « coming-out ») et s’érige en norme, celle de la reproduction de la sacro-sainte famille. Pour le bisexuel, rien n’est simple. Il y a souvent confusion entre l’affirmation d’une bisexualité assumée et l’hésitation d’une « bisexualité psychique » de type freudien, restée scotchée dans une libido évanescente. Un bi n’est ni un homo, ni un hétéro. Mais il emprunte aux deux engeances, comme s’il voulait prendre la meilleure partie possible de l’être. Son particularisme semble puiser sa force psychique et sa dynamique dans une sorte de métasexualité, où l’émotion jouerait un
rôle central de régulateur affectif. En fait, le bisexuel ne se laisserait guider que par des émotions fortes, qui pourraient être indifféremment épanchées par une satisfaction affective, psychologique et sexuelle, auprès d’un partenaire répondant, au moins ponctuellement, à son désir profond.
To BI or not to BI ?
Le postulat de l’existence des bisexuels n’a pu se poser qu’en termes historiques et politiques, puisque la question principale a toujours été celle de l’identité. Jusqu’à tout récemment, la bisexualité était « intégrée » à l’homosexualité. « Les écarts » de pratique n’étaient pas tolérés, surtout chez les lesbiennes féministes. Il n’était pas rare de voir dans les annonces spécialisées « bi s’abstenir ». Cet ostracisme peu glorieux a encore des adeptes. Mais les bisexuels ont gagné la première bataille d’un long combat (qui les fera sortir de l’ère du soupçon permanent) vers la construction d’un mouvement identitaire, indispensable à la compréhension humaniste de l’affectivité complexe de l’être humain.
Oui, les bisexuels existent, je les ai rencontrés
Je ne remercie pas l’association « Bi’cause » que nous avons contactée par mail, par téléphone et par courrier, pour une interview et qui ne nous a jamais répondu.
Vous avez dit « visibilité » ?
Dom’
A lire : « Bisexualité : le dernier tabou » Rommel Mendès-Leite Ed. Calmann-Lévy 1996 -17 €-
L’auteur nous amène directement sur un terrain miné et nous annonce d’emblée la complexité du phénomène. Cette étude entrevoit l’ambiguïté des rapports qu’entretient la bisexualité avec la prise de conscience, la prévention et la lutte contre le sida.
Comment intervenir efficacement, comment faire en sorte que chacun se sente concerné par cette lutte, dès lors que certaines pratiques bisexuelles restent clandestines, notamment dans le couple de base, noyau central d’une cellule familiale ordinaire et sans histoire apparente ?
Rommel Mendès-Leite analyse de nombreux témoignages, chez les bisexuels eux-mêmes, en cherchant d’abord ce qui constitue leur identité réelle à travers leur comportement régulier ou occasionnel. Il détaille aussi les témoignages des compagnes de ces hommes, pour situer la complexité des rapports interpersonnels, quand le silence s’installe comme un paravent de honte ou d’inconscience. Dans cette description de certains types de comportements, on souhaiterait aboutir à une définition compréhensible et admissible de la bisexualité. Mais, c’est sans compter sur la difficulté à établir un profil cohérent qui donnerait les indices majeurs de cette sexualité atypique. Dom’

Classement des 10 meilleurs films lesbiens

Pour ce classement, nous vous avons adressé une sélection de 60 films, parmi lesquels vous deviez choisir vos 20 préférés et leur donner une note sur 20. Vous avez été 600 au final à paticiper à ce classement, nous vous en remercions. Parmi vos dix films favoris, aucun n’est européen, neuf sont nord-américains, sept ont été réalisés par des femmes .


10ème place : But I’m a Cheerleader

Prenez une pom pom girl hétéro qui déteste les galoches baveuses de son petit ami, collez-lui deux parents genre p’tits cathos gentils et pathétiques qui décrètent qu’elle est lesbienne et qui décident de l’envoyer se faire soigner dans un centre de redressement pour déviants sexuels. Et là, attention les zygomatiques ! C’est parti avec la petite galerie des pensionnaires du centre, plus croustillants les uns que les autres.
Notre avis : petite perle du cinéma comique, «But I’m a Cheerleader» est un des rares films capable de séduire aussi bien les lesbiennes que les gays : campissime !
Film de Jamie Babbit avec Natasha Lyonne, Clea DuVall, Cathy Moriarty, Bud Cort...édité par Apropos.


9ème place : Monster
La prostituée Aileen atterrit par inadvertance dans un bar de lesbiennes où elle rencontre Selby. Bien que réfractaire à l’homosexualité, elle finit par craquer pour elle. Amoureuse à crever, la prostitution la dégoûte de plus en plus. Suite à une altercation avec un client, elle finit par le buter. Commencera alors une série d’assassinats qu’elle accomplit pour récupérer de l’argent et entretenir sa bien-aimée.
Notre avis : ce film inspiré d’un fait réel raconte l’histoire d’une prostituée en Floride qui a tué sept personnes dont un policier. Elle a été exécutée en 2002. Film puissant et dérangeant, génialement interprété par une Charlize Theron à couper le souffle . C’est le favori de la rédaction.
Réalisé par Patti Jenkins avec Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern, édité par Seven.


8ème place : High Art

Syd vient de rejoindre l’équipe d’un prestigieux magazine de photos américain. Elle mène une vie ronronnante entre son boulot et son compagnon. Un soir, elle monte sonner chez la voisine pour une histoire de fuites et fait la connaissance de Lucy Berliner, une célèbre photographe rangée des voitures. C’est alors qu’elle pénètre l’univers troublant et dépravé de la photographe. Fascinée, elle se laisse happer par le magnétisme de la photographe et s’embarque dans un voyage initiatique sombre et beau à la fois.
Notre avis : le film ne manque pas de niveaux de lecture. Lent et sensuel comme des préliminaires un jour de pluie , il est à retenir comme un des meilleurs films du genre.
Réalisé par Lisa Cholodenko avec Ally Shhedy, Radha Mitchell, édité par Antiprod


7ème place : The Hours

Dans la banlieue de Londres, au début des années vingt, Virginia Woolf lutte contre la folie. Elle entame l’écriture de son grand roman : «Mrs Dalloway». Plus de vingt ans après, à Los Angeles, Laura Brown lit cet ouvrage : une expérience si forte qu’elle songe à changer radicalement de vie. A New York, aujourd’hui, Clarissa Vaughn, version moderne de Mrs Dalloway, soutient Richard, un ami poète atteint du sida. Trois destins de femmes vont se dessiner à partir du chef-d’œuvre de Virginia Woolf.Notre avis : scénario tissé avec brio, l’interpretation de Nicole Kidman époustouflante dans le rôle de Virginia, ajoutée à la prestation émouvante de Julianne Moore ont permis de faire de ce film un joyau.
Film réalisé par Stephen Daldry, avec Nicole Kidman, Julianne Moore, Meryl Streep, édité par RCV.


6ème place : Better than Chocolate
Maggie, dix-neuf ans, vient de lâcher la fac et travaille dans une librairie. Elle rencontre Kim, une artiste peintre, dans un night-club. Elles tombent aussitôt amoureuses l’une de l’autre. Mais un jour, Maggie reçoit un coup de fil de sa mère, Lila, qui lui annonce qu’elle divorce et qu’elle vient s’installer chez elle avec son frère cadet Paul. Maggie est paniquée par leur arrivée imminente, d’autant plus que Lila n’a aucune idée de sa vie privée ! C’est le début des surprises et des sorties de placards...
Notre avis : Léger, pétillant et rythmé. Un jeune-fizz à déguster sans modération.
Réalisé par Anne Wheeler, avec Wendy Crewson, Peter Outerbridge, édité par Optimale.


5ème place : Boys Don’t Cry
Teena Brandon, une adolescente du Nebraska, assume mal sa condition de fille. Elle déménage à Falls City et devient Brandon, un garçon aux cheveux courts. Très vite adopté par une bande de désoeuvrés, Teena-Brandon s’intègre au groupe mais reste toujours prisonnière de cette crise d’identité sexuelle. Elle tombe amoureuse de Lana, la petite amie de John. En découvrant la vérité sur Teena, ce dernier entre dans une rage meurtrière.
Notre avis : encore un film inspiré d’un fait réel. Film très dur qui met les nerfs et le cœur à rude épreuve. Le plongeon dans la vie de Brandon se fait sans paliers de décompression et il faut du temps avant de retrouver ses esprits après le choc.
Film américain réalisé par Kimberly Peirce, avec Hilary Swank et Chloë Sevigny, édité par Century Fox.




4ème place : Fire


Sita, une jeune femme moderne et passionnée, croit en l’amour absolu mais l’homme qu’elle vient d’épouser suite à un mariage arrangé n’a d’yeux que pour sa maîtresse. Elle se rapproche alors de sa belle-sœur, délaissée, elle aussi, par son mari. Une complicité naît entre les deux femmes et laissera peu à peu place à une relation passionnée où le désir prend ses quartiers.
Notre avis : ce film flamboyant et sensuel sublimant la relation entre deux femmes, on le doit à Deepa Mehta dont il faut saluer l’audace. En ébranlant la position des hommes mariés et en soulignant le rôle insignifiant des femmes dans la société indienne, le film à mis le feu aux poudres.
Réalisé par Deepa Mehta avec
Azmi, Shabana Das, Nandita Jaaferi, édité par Antiprod.



3ème place : Sex Revelations



L’histoire de trois couples de lesbiennes américaines à trois époques différentes. Trois sujets traités avec une précision chirurgicale : après des années de bonheur caché, Edith doit affronter la mort brutale de son amie intime. A la douleur du deuil s´ajoute le poids du secret et de la solitude... Linda, jeune étudiante féministe, s´abandonne à ses désirs et s´éprend d´une androgyne libre et rebelle. Fran et Kal forment un couple épanoui à qui il ne manque plus qu´un enfant. Liées par un amour injustement condamné, ces femmes affronteront les préjugés d´une société figée pour faire triompher le droit à la différence.
Notre avis : poignant, militant et hilarant « Sex Revelations » ne devrait manquer dans aucune vidéothèque. Une réussite.
Réalisé par Anne Heche, avec
Sharon Stone, Ellen Degeneres, Vanessa Redgrave, Michelle Williams, Chloë Sevigny, édité par Free Dolphin Entertainment.




2ème place : When Night is Falling



Limpide, la ligne de vie de Camille qui enseigne (... le besoin de transformation chez les humains, si, si) à la fac de théologie, quelque part dans la trop-bien-pensante Amérique du Nord: un chien, un fiancé, une carrière, bien blancs, bien propres ; comme son linge, qu’elle entretient comme d’hab au lavomatique de son quartier tranquille. Mais un p’tit caillou (pas blanc !) va se glisser dans sa vie, une erreur dans son sac de linge (tout propre !). Elle a pour nom Pétra. Nomade, nocturne, funambule,Pétra décoche son dévolu sur Camille. Celle-ci vacille surses certitudes. Et l’on tangue avec elles, dans la langueur des violoncelles... Le coeur de Camille s’emballe : ç’est le cirque dans sa vie !Femmes pressées, mettez-vous sur «pause», calez-vous dans les bras de votre fauteuil ou de votre copine : les images sont somptueuses, et je ne vous dis que ça !
Notre avis : le film le plus esthétique qui soit est aussi celui qui incite le plus à la reflexion. Rien d’étonnant à ce qu’il soit devenu culte pour les lesbiennes, toutes générations confondues.
Réalisé par Patricia Rozema, avec Pascale Bussières, Rachael Crawford, Henry Czerny, édité par Antiprod.



... and the winner is : BOUND



Violet, maîtresse d’un truand spécialisé dans le blanchiment d’argent pour la mafia, se prend d’une passion violente pour Corky, voleuse, en liberté provisoire après cinq ans de prison et qui repeint l’appartement de ses voisins. Violet décide de séduire Corky. Elle ne manque pas d’arguments car son compagnon cache dans leur appartement deux millions de dollars.
Thriller sexy et opaque réalisé par les auteurs de Matrix, Bound avec ses plans serrés, ses espaces confinés et sa lumière gris-bleu entraîne la spectatrice/teur jusqu’à la claustrophobie. L’intrigue aiguisée, le suspens sur le fil du rasoir et le rythme hypnotique des rebondissements place «Bound» parmi les meilleurs polars tout simplement.
Notre avis : on attendait «When Night is Falling» à la première place et c’est Bound qui rafle la mise, j’en connais qui vont être déçues. Entre l’esthétique et le torride, entre le languissant et le frénétique, les lectrices ont tranché.*
Film de Larry et Abdy Wachowski avec Gina Gershon et Jennyfer Tilly, edité par H2F.





La séléction proposée pour le classement :
A Family affair - Aimée et Jaguar – All other me - Amours Mortelles – Bar girls - Beignets de Tomates Vertes - Better than Chocolate - Bound- Boys Don’t Cry – But I’m a Cheerleader – Ce que je sais d’elle d’un simple regard - Clara cet été-là – Claire of The Moon - Coup de Foudre Créatures célestes – Des parents pas comme les autres – Desert Hearts - Fire - Fucking Amal – Gazolina- Gia- Go Fish - L’incroyable Histoire Vraie de deux Filles Amoureuses - It’s in the Water - La Tentation de Jessica – Les filles ne savent pas nager – La répétition- Lianna- Listen- Lost and Delirious - High art – Mango Kiss- Ma Mère Préfère Les Femmes – Memento Mori - Mulholland Drive – Pourquoi Pas moi ? - Que faisaient les femmes pendant que les hommes… - Sex Revelations - Tipping the Velvet- Monster – Tan de Repente - Tous les Papas ne font pas pipi debout – The Girl – The Hours – The Monkey Mask - Treading water- What’s Cooking - When Night is Falling …







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