Coming Out : Témoignage

Gabriel 47 ans, marié et père de deux enfants
Je suis né en 1957 en plein «Baby Boom». J’ai connu les 60’s et surtout les magiques 80’s. J’ai été marié. J’ai deux enfants adolescents : une fille, douce et belle comme le jour et un garçon formidable. Le début de l’année 2000 devait m’apporter la fin à jamais de cette vie de mensonge. Je pensais mettre fin à mon existence. C’était inscrit à l’ordre du jour depuis quelques années déjà.
Savoir qui je suis, depuis l’âge de treize ans, et faire tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas être ce que je suis: tel a été le combat livré contre moi-même durant toutes ces longues années. Pour chacun d’entre vous, chaque matin se traduit par la douche, le petit déjeuner et le brossage de dents avant de prendre le chemin du boulot… J’ai dû faire précéder ce rite par le réajustement d’un épais masque de béton.Puis, à la fin de l’hiver 99/2000, la force de me battre encore me quittait peu à peu. Mourir ou s’accepter ? Mourir ou tout dire ? J’ai presque testé la première idée. Mûrement réfléchie, elle se présentait à moi comme la meilleure solution. Je me trouvai devant les portes du Néant quand mon instinct de conservation me fit prendre conscience que j’accomplirai LA solution de facilité, la plus lâche aussi. L’idée de laisser
mes deux enfants sans ma main pour les guider m’a empêché d’achever mon dessein. J’ai finalement opté pour la voie la plus compliquée, la plus longue, la plus chiante mais la plus honnête, celle qui demande le plus d’attention, de tact et de volonté. J’ai fait mon coming-out au début du printemps de l’année 2000, auprès de mes amis très proches, puis quelques mois plus tard, envers ma femme et mes enfants et enfin auprès du reste de mes amis et collègues de bureau.Mes amis, avec qui tout s’est très bien passé, étaient tous de parfaits hétéros. Ce fut très douloureux pour moi. Chaque fois, je ne pouvais m’empêcher de terminer mon discours entre deux sanglots. Chaque fois aussi, comme un leitmotiv, en réponse à mes craintes de rejet, j’entendais le même refrain : «Ça ne change rien entre toi et moi. Tu es et resteras toujours mon ami. Tu restes le même pour moi et ce que tu fais dans ta chambre ne me regarde pas.!».
Avec ma femme ce fut extrêmement différent. M’aimant encore comme au premier jour, elle eut un choc terrible. D’autant plus que je n’ai jamais rien laissé
transpirer. En découvrant les choses d’une manière brutale, bien que je tentai d’y mettre les formes, elle vit son monde s’écrouler du jour au lendemain et sa vision de l’avenir s’assombrir …
Il était temps pour moi de dire la vérité à cette femme merveilleusement jolie, il était temps que je lui rende sa liberté, même si elle n’en voulait pas.
Avec mes enfants, cela a été génial. Cela nous a un peu plus rapprochés, dans un premier temps du moins. Puis, certaines images, certaines prises de conscience aussi - après tout, leur père n’était qu’un pédé - nuança un peu tout cela. Mais là aussi, le dialogue et la patience étaient de mise. Doucement, progressivement, les choses ont pris leur place. Je suis fier d’eux.
Je suis épris d’un garçon, Florent, et j’entends l’aimer dans l’indifférence la plus totale, comme chaque hétéro aime dans l’indifférence la plus totale !
Jean Gabriel

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