Entreprises gay friendly : le palmarès !

Faire un palmarès des entreprises les plus gay friendly est une démarche difficile et risquée. Difficile car il est impossible d’obtenir des informations concrètes auprès des DRH sur la politique de l‘entreprise à l’égard des homosexuels. Et risqué car ce n’est pas parce qu’un organisme communique en direction des homosexuels qu’il est attentif à ce qu’ils soient bien traités en son sein. Les associations du collectif homoboulot le savent bien. Les campagnes de com menées par certaines entreprises attirées par le pouvoir d’achat de la cible gay sont rarement accompagnées d’une véritable politique en interne.
Catherine Tripon, présidente de l’Autre Cercle Ile De France, association engagée dans la lutte contre l’homophobie au travail nous éclaire sur cette question et nous évite quelques écueils :

La lutte contre l’homophobie dans le travail est inscrite dans vos statuts, vous connaissez donc le sujet. Quels sont les secteurs les plus sensibles ?
Comme disait La Fontaine : «Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés». Il n’y a pas de secteur «préservé» de l’homophobie, même si dans certains cas les comportements homophobes sont plus fortement exprimés. La culture hétéronormée et hétérosexiste qui prévaut aujourd’hui entraîne des comportements de rejet vis-à-vis des gays, lesbiennes et trans. Dans le cadre d’un projet européen, nous avions identifié avec SOS Homophobie trois secteurs où ces comportements étaient les plus visibles : le BTP, l’hôtellerie-restauration et la grande distribution. Cela étant, il y a les comportements discriminatoires flagrants, et puis il y a cette petite «homophobie ordinaire», ces vexations multiples, ces propos lancés dans un groupe pour faire rire, sans penser qu’il y a peut- être un gay ou une lesbienne qui les subit et n’ose pas réagir. Des propos tels que «On n’est pas des pédés», ou «On n’est pas des bonnes femmes», on les entend souvent dans des équipes commerciales... Rejeter une candidature à l’embauche ou pour une promotion parce que la personne est gay et que l’on doute de son intégrité ou capacité, c’est une insulte à la compétence du salarié. Et pourtant, c’est cette réalité quotidienne qui prévaut trop souvent encore.

Que pensez-vous de la discrimination positive et inciteriez- vous les entreprises à la mettre en pratique ?
La discrimination positive peut s’appliquer aux diversités visibles, sur une courte période pour donner une dynamique, et les derniers événements démontrent qu’il est sans doute nécessaire d’avoir une action forte vers les citoyens français issus de l’immigration. De même, ré-équilibrer le pourcentage des seniors et des femmes dans les entreprises s’avère une nécessité et peut être mesurable. Le problème nous concernant, c’est que notre diversité n’est pas visible.
Aujourd’hui, dans un CV, vous ne mentionneriez jamais votre statut de «pacsé» en précisant lors de l’entretien le genre de votre conjoint.
Déclarer son conjoint pacsé bénéficiaire de votre mutuelle devrait déjà se faire directement auprès de l’organisme et ne plus passer par le service du personnel, afin de privilégier la confidentialité du salarié !
Il n’y a pas nécessité de privilégier un gay ou une lesbienne à l’embauche ou pour une promotion. Il y a nécessité de respecter son collaborateur et de lui permettre de vivre sereinement dans son environnement.
Tant qu’on devra cacher ce que l’on est, mettre un masque et s’inventer une autre vie quand vos collègues ne se privent pas de raconter la leur, s’interdire de profiter des droits accordés aux pacsés parce qu’il faudrait se dévoiler, tant qu’on ne reconnaîtra pas la réalité et la force d’un couple dans la durée quelque soit le sexe des deux partenaires, tant qu’on occultera l’existence des centaines d’enfants élevés dans des familles homoparentales, l’entreprise ou l’organisation ne pourra prétendre respecter les diversités et assumer le rôle de Responsabilité Sociale (RSE) qui lui incombe.
Beaucoup d’entreprises courtisent le pouvoir d’achat des homos. Devrait-on les inciter à signer une charte garantissant le respect de leurs droits ?
Cela me paraît un minimum qu’elles s’interrogent sur leur gestion RH et sur leurs pratiques vis-à-vis de leurs collaborateurs, qu’ elles appliquent les mêmes droits pour toutes et tous, qu’elles fassent en sorte que la lutte contre les discriminations en raison de l’orientation sexuelle soit souvent rappelée lors des réunions de CE, sur les panneaux d’affichage et lors des réunions du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Nous travaillons avec une grande organisation sur un label Diversité qui incluerait évidemment la diversité LGBT.
Propos recueillis par V.Jaime



Le Palmarès
Nous avons soumis à 480 internautes gays et lesbiennes (50-50) une liste de 20 entreprises. Nous leur avons demandé de noter sur 20 le ‘gay friendlysme’ de ces structures, l’objectif étant, non pas de déterminer si ces entreprises sont gay friendly ou pas, mais comment elles sont perçues par les homosexuels.
Voici le classement des 14 entreprises les plus connues :
Virgin 17
Air France 16
Alcatel 13
Canal+13
L’Oréal :12
AGF 11
F.Télécom 10
EDF-GDF 10
La Poste 9
SNCF: 9
France Télévisions 8
Société Générale : 5
TF1 : 3
Carrefour : 2

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