Toute toute première fois

Le souvenir de la toute première fois que nous avons fait l’amour est indélébile... (malheureusement pour certaines). Nous publions ici les témoignages des lectrices qui souhaitent partager leurs experiences. Par ailleurs, nous souhaitons vous remercier pour l’ engouement que vous témoignez à cette rubrique, qui visiblement répond à vos attentes. Si vous voulez que votre histoire soit publiée, nous vous invitons à nous l’adresser par mail.

Eliane, 39 ans.

Mon dieu... quel mauvais souvenir ! La première fois, c’était avec une Don Juane qui ne doutait pas d’elle. J’étais terrifiée. Je n’étais pas éprise d’elle, mais je m’étais accordé de faire l’amour avec quelqu’un dont je n’étais pas amoureuse pensant que je serais plus à l’aise. En somme, c’était une initiation et j’étais prête à être une disciple disciplinée.
L’idée que je n’avais encore jamais fait l’amour avec une femme la mettait dans un état d’excitation qui m’amusait presque. Je lui ai envoyé quelques signaux pas très discrets sur mon désir de passage à l’acte, elle n’a eu aucun mal à les décoder. C’était d’ailleurs le genre d’individu qui décodait tout selon un prisme très personnel.
Nous avons fait l’amour, je devrais dire : «baisé» au petit matin, après une nuit de séduction aussi inintéressante que superflue. J’avais beaucoup d’attentes de ce premier rapport.
Dans l’appartement prêté gentiment par ma belle-sœur en échange de la garde du chat, ça a démarré sur les chapeaux de roue. Bien que très androgyne, son déhanchement suggestif était digne d’une actrice porno : pas très naturel. Elle attaqua mon déshabillage avec, je dois le reconnaître, une dextérité qui ne faisait aucun doute sur son expérience. En quelques secondes, ma tenue fut transformée en un amas de fripes à mes pieds sans que j’eusse l’impression d’avoir collaboré.
Très vite, alors qu’on était debout, elle tournoyait autour de moi, m’embrassant ici et là selon une logique qu’elle était la seule à comprendre. Ses gestes étaient saccadés, désordonnés, comme si elle avait envie de me faire trente-six choses à la fois. Je restais inactive, risquant une caresse par-ci par-là, histoire de ne pas sembler inerte. Elle commença à me parler en me disant : «mets-toi comme-ci, mets-toi comme ça». Elle se voulait dominante mais moi, je la trouvais ridicule. Ses propos qu’elle imaginait érotiques, étaient simplement grossiers. Ce n’était pas l’idée que je m’étais faite d’un rapport avec une femme, je fantasmais sur une douceur et une sensualité extrêmes. Son agitation et son ton m’ont exaspérée à tel point que j’ai fini par dire stop ! Je voulais qu’on reprenne de zéro mais dans le calme. Je crois qu’elle me faisait peur. Ma demande l’a vexée, elle a remis son blouson, (elle n’avait rien enlevé d’autre) et s’est dirigée vers la porte en me disant qu’elle perdait son temps avec une débutante et que c’est la dernière fois qu’elle se retrouverait avec quelqu’un qui n’y connaissait rien .

Laure 24 ans,

La première fois que j’ai fait l’amour avec une femme, que j’ai fait l’amour tout court, c’était avec une fille qui le faisait pour la première fois aussi. On était dans le même bahut et on était très amoureuses l’une de l’autre. On ne mettait pas vraiment de mots dessus. Moi je savais que j’allais être lesbienne. Elle, ne s’en doutait pas.
Un soir en sortant du cinéma, on a décide d’aller boire un verre chez moi... enfin chez mes parents à l’époque, (depuis, ils sont en maison de retraite). Pendant le trajet, on n’arrêtait pas de se demander pourquoi on n’était pas attirées par les garçons, enfin moi pas trop, je les trouvais cons. Mais je lui disais qu’un jour on tomberait sur le bon garçon. Une fois à la maison, notre conversation et nos fous-rires nous ayant bien émoustillées, on s’est retrouvées comme des andouilles à ne pas savoir quoi dire. On était dans la cuisine pour ne pas réveiller les parents. Le silence devenait de plus en plus gênant, on osait pas se regarder. J’étais bien consciente que j’avais envie d’elle ... Elle m’a avoué plus tard qu’elle avait juste envie de se blottir dans mes bras. Bref, je finis par décider de l’embrasser. Je me disais au fond de moi : « au pire elle ne me parle plus, ce qui n’est pas très grave puisqu’on est pas franchement des copines de longue date». Quand je me suis penchée pour l’embrasser, elle a posé sa main sur ma bouche et a hoché la tête en signe de contestation. Elle m’a dit simplement dit : «je ne sais pas comment on fait». J’ai retiré sa main de ma bouche et je l’ai embrassée longuemen, puis j’ai dit : «on fait comme ça». Elle m’a dit qu’embrasser, ce n’est pas ce qui l’inquiétait, mais le reste...Vu que c’était la première fois pour elle comme pour moi, on a décidé d’explorer. On s’est caressées longuement et à chaque étape on réfléchissait à la suivante. J’avais très envie de me glisser entre ses jambes mais je ne savais pas si c’était ce qu’elle voulait et ne voulais pas non plus l’effaroucher. Une fois qu’on n’en pouvait plus d’excitation, on s’est allongées l’une à côté de l’autre et on a continué à se caresser jusqu’à l’orgasme qu’on a eu en même temps. On a recommencé plusieurs fois cette nuit-là et je crois que j’ai fait plus de choses cette première fois que depuis, avec d’autres femmes.

Marie 44 ans.
Elle était ma meilleure amie depuis sept ans. Nous étions mariées à deux garçons gentils et ni l’une ni l’autre n’avions d’enfant. Notre relation présentait un caractère passionné, on s’en accommodait comme on s’accommodait des crises de déprime quand l’une ou l’autre devait s’absenter quelques jours.
Elle me répétait inlassablement qu’elle me trouvait très belle et que mon mari ne me méritait pas. Il lui arrivait de poser sur moi un regard intense... Ça me plaisait.
Un jour, sur une terrasse de café, elle me complimenta sur mon apparence plus longtemps que d’habitude, en finissant par cette phrase que je ne suis pas prête d’oublier : «Tu me fais regretter de ne pas être un homme». Elle s’est éclipsée ensuite aux toilettes, me laissant pantoise devant cette déclaration.
A son retour, je ne sais quelle pulsion mystérieuse m’a fait dire : « Tu n’as pas besoin d’être un homme !» J’ai vu son trouble et aussi sa joie. Nous avons réglé l’addition et sommes montées dans ma voiture. Les portières à peine refermées, je me suis surprise à me jeter sur sa bouche et l’embrasser. Nous avons fait l’amour dans cet espace exigu qui camouflait à merveille nos éventuels maladresses. Nous avons eu un orgasme simultané.
Nous n’avons plus jamais reparlé de ce qui s’était passé et nous n’avons jamais recommencé. Moi, ça m’a permis de découvrir mon attirance pour les femmes. Elle est revenue naturellement vers son hétérosexualité.
Cela fait cinq ans maintenant... J’ai eu deux histoires avec des filles depuis, mais je n’ai jamais revécu l’intensité de cette première fois. Peut-être qu’un jour je la rappellerai pour récidiver.

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