Patricia MAC DONALD : les feux de la mort

Ah ! Les plaines enneigées du Vermont…On se verrait aisément dans un chalet de style, lové dans les bras de son amour, la peau dorée par la lumière d’une belle flambée dans la cheminée, un bourbon Four Roses se réchauffant près de l’âtre. Un pur bonheur, dites-vous ? Imaginez-vous, croqué par une machiavélique New -Yorkaise dans l’un de ses polars. En ce cas, votre délicieux partenaire pourrait se révéler psychopathe sanguinaire ou votre belle-mère, pyromane férue de chalets de style. Vous devriez alors votre fin tragique à l’une des reines du thriller psychologique américain : Patricia MacDonald.
Tailleur en chevrons, chignon impeccable et allure délicieusement Old England, Mrs MacDonald était en France à l’occasion de sa nouvelle cuvée, noire à souhait: « La Fille sans Visage » chez Albin Michel…
Dans le restaurant où nous déjeunons, c’est la stupeur : Patricia dévore ses escargots, fume comme une usine d’incinération et abhorre George W. Bush ; Un doute m’étreint : Cette femme est-t-elle VRAIMENT américaine ? Rencontre…

Patricia Highsmith, Mary Higgins Clark et sa fille, vous… J’ai le sentiment que le thriller est avant tout une affaire de femmes aux USA. Pensez-vous qu’elles soient plus machiavéliques que les hommes ?
Vous le croyez vraiment ?? Je ne sais pas… C’est vrai qu’il y a beaucoup de femmes dans ce genre littéraire qui réussissent. Quant à penser qu’elles sont plus machiavéliques que les hommes… Sincèrement, je ne le crois pas !
A New York, vous fréquentez les autres auteurs de romans noirs ?
Je l’ai fait une seule fois, lors d’une grande soirée. J’ai été horrifiée ! Tous ces auteurs ne parlaient que de business, de contrats juteux, de quel éditeur payait le mieux etc… Pas un seul ne parlait de littérature ! Malheureusement, c’est le système américain : Only business ! C’est pourquoi je préfère l’Europe.
Pourtant, vous avez démarré l’aventure pour des raisons d’argent…
C’est vrai. J’étais journaliste pour un magazine télé new-yorkais et j’ai perdu mon job. Une amie m’a proposé d’écrire un polar à quatre mains pour faire un peu d’argent. Comme je dévore les faits divers, je lui ai dit : Pourquoi pas ? L’idée m’amusait beaucoup. Le livre n’est pas sorti, ce n’était pas bon. J’ai décidé de poursuivre toute seule, j’ai rencontré un agent littéraire et tout a démarré.
Vous cherchez toujours vos sujets dans les faits divers ?
Exact. Je lis les faits divers et j’essaie de comprendre, d’imaginer les raisons qui ont poussé tel ou tel individu au meurtre. Les détails ne m’intéressent pas. Je rencontre rarement des criminologues ou d’autres professionnels avant de commencer la rédaction ; Je préfère creuser la psychologie des personnages, leur ouvrir de nouvelles voies . C’est ce qui m’intéresse le plus dans ce job. Puis, je montre le manuscrit à mon éditeur à mi-parcours. Parfois, il me demande de tout remanier et je le fais car j’ai entièrement confiance en son jugement. Je suis plutôt…bonne élève !(rires)
On vous sent européenne dans l’âme…
Je suis toujours très heureuse de venir en Europe, particulièrement en France où, d’ailleurs, mes livres se vendent beaucoup plus qu’aux USA ! Je suis inquiète de ce qui se passe aux Etats-Unis avec Bush aux commandes. Notre pays est un plateau de jeu aux mains d’un gamin stupide et dangereux… Je dois avouer détester l’idée d’être un pion sur ce jeu-là !
« La Fille sans Visage » Editions Albin Michel, 20,50 €

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